Moins d’un hectare : quelles potentialités pour une activité professionnelle ?
Une étude s’est penchée sur les résultats économiques et la durabilité des systèmes de productions maraîchères diversifiées sur petites surfaces.
«Depuis quelques années, on observe un développement du maraîchage sur une petite surface. Or, on dispose de peu de données technico-économiques sur le sujet d’où la réalisation d’enquêtes (1) afin de recueillir des éléments chiffrés et de réflexions sur lesquels se baser pour analyser dans sa globalité le fonctionnement de ces exploitations. Ces données permettront également de répondre aux différents objectifs dans le cadre de dossiers d’installation ou de conversion en agriculture biologique, de formations à destination des maraîchers et de fournir un accompagnement technique», souligne Dominique Berry, conseiller maraîchage à la chambre d’agriculture du Rhône.
Parmi la trentaine d’exploitations repérées dans les réseaux chambres d’agriculture et GAB, 16 ont été auditées car répondant aux critères de sélection de l’étude. À savoir, outre le fait d’exploiter moins d’un hectare de légumes, les exploitations devaient pratiquer depuis au moins trois ans, disposer d’une comptabilité exploitable et percevoir au moins 80 % de leur chiffre d’affaires de cette activité.
Des résultats variés
Les exploitations enquêtées se caractérisent par une majorité d’installations suite à une reconversion professionnelle (10 maraîchers sur 16), une expérience avant installation souvent insuffisante, par la présence d’un autre atelier de production et une commercialisation 100 % en circuits courts. À noter, ces exploitations sont assez jeunes. La moitié a été créée il y a moins de huit ans. La surface cultivée se situe aux alentours de 7 000 m2 dont 840 m2 sous abri pour une surface d’environ 9 500 m2 développés. «On observe une forte variabilité des résultats avec une amélioration au fur et à mesure que l’ancienneté avance. Les outils de production sont par ailleurs dimensionnés à l’échelle des surfaces mais restent les mêmes que pour des surfaces plus grandes (2 à 5 hectares). De plus, la gamme de légumes cultivés est similaire à celle des structures maraîchères de 2 à 5 hectares. Étonnamment, on n’a pas constaté plus d’intensification hormis cas particulier.»
Trois piliers de durabilité
Les résultats économiques et la durabilité des systèmes de productions maraîchères diversifiées sur petites surfaces reposent sur trois piliers : «la technicité du producteur, c’est-à-dire la capacité à générer une production optimum sur une surface minimale, en utilisant au mieux les ressources internes et externes à l’exploitation sans nuire à la viabilité du système de production ; la structuration de l’outil de production (terres avec un «bon» potentiel agronomique, une surface sous abri, un accès à l’eau et un équipement matériel et bâtiment fonctionnel) ; les modes de commercialisation (choisis judicieusement au regard de l’environnement externe à l’exploitation).»
Ainsi, tel que défini ici, le système de maraîchage diversifié sur petites surfaces est susceptible de procurer un résultat économique global satisfaisant. Toutefois, la main-d’oeuvre pose question car un quart d’entre elle est non salarié ou non exploitant.
«Ce document propose des repères susceptibles de caractériser «le système maraîcher sur petite surface», sans toutefois occulter la grande variabilité des résultats observés », conclut le conseiller.
(1) L’ensemble des éléments présentés dans ce document a été obtenu au cours de l’étude «Maraîchage sur petite surface» menée en 2017 par la chambre d’agriculture du Rhône sur le territoire de Rhône-Alpes.