Dordogne
Monpazier, la bastide idéale
Sa place orthogonale précieusement conservée fait de la cité de Monpazier, dans le Périgord pourpre, un modèle parmi les bastides du Sud-Ouest.
Sa place orthogonale précieusement conservée fait de la cité de Monpazier, dans le Périgord pourpre, un modèle parmi les bastides du Sud-Ouest.
Au bas mot, 400 000 visiteurs franchissent chaque année les portes de Monpazier, dans le sud-est du département. Avec ses arcades et sa place centrale orthogonale, caractéristiques typiques des bastides de la région, la petite cité a en effet de quoi attirer et n’a pas usurpé son titre de “Plus beau village de France”.
« Tout a été fait pour protéger au mieux l’architecture, qui date de 1284 », précise Chloé Cantelaube, chargée de communication de la ville et du Bastideum, le centre d’interprétation de Monpazier. Fondée conjointement par Édouard Ier, roi d’Angleterre, et le seigneur de Biron, la bastide est passée alternativement entre les mains anglaises et françaises durant la Guerre de 100 ans.
Aujourd’hui encore, 32 de ses édifices sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques et Monpazier fait partie de l’association des Villes et pays d’art et d’histoire. Toute la partie intra-muros, par laquelle on accède grâce à l’une des trois portes fortifiées percées dans les remparts encerclant la ville historique, est classée. « Toutes les bastides ont une place centrale mais celle de Monpazier est une des mieux conservées », précise Christian Lavarenne, adjoint chargé de la culture. Cela a valu à la ville d’être considérée comme un modèle idéal de bastide par de grands noms de l’architecture, parmi lesquels Le Corbusier ou Viollet-le-Duc.
Des halles aux carreyrous
Sur la place des Cornières, les halles, datant du XVIème siècle, sont également préservées du passage du temps. Elles ont conservé leurs anciennes mesures à grain et abritent toujours le marché, qui se tient tous les jeudis matins. L’église gothique, bâtie aux XIIIème et XIVème siècle, siège à l’écart de la place ; une habitude de construction dans les bastides. « Elle fait partie des monuments à voir à Monpazier », conseille l’élu.
Christian Lavarenne invite aussi les visiteurs de Monpazier à ne pas hésiter à s’aventurer dans les carreyrous qui relient entre elles les rues de la ville, bâtie selon un plan en damier. Ces petits passages, qui servaient autrefois à évacuer, entre autres, les eaux usées, « sont aujourd’hui fleuris et très agréables à visiter ». L’un d’entre eux mène à la porte du paradis, ainsi surnommée en référence à l’époque médiévale, où l’accès à la cité permettait d’y obtenir protection. « Les conditions de vie étaient plus favorables à l’intérieur de la bastide qu’en dehors de ses murs », précise Christian Lavarenne. « Mais à l’époque, on ne pouvait pas entrer comme ça, donc certains
empruntaient cette porte, de nuit, pour accéder clandestinement. »
Artisans d'art
De nos jours, il est aussi facile d’entrer dans la bastide que d’y pousser la porte de la boutique d’un artisan d’art. Une vingtaine de professionnels des métiers d’art ont choisi de s’installer au cœur de Monpazier, qui a obtenu en 2019 le label “Ville et métiers d’art”. Vitrailliste, céramiste, maroquinier, horloger, relieuse, créatrices de vêtements ou de bijoux, les représentants de divers corps de métiers accueillent volontiers les curieux pour des démonstrations de leur savoir-faire. Chaque année, en mai, la ville propose un salon qui regroupe de nombreux artisans d’art venus de tout le département et au-delà. L’une des nombreuses facettes que Monpazier déploie pour attirer les regards... et les touristes.