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" Nous croyons au maintien du recouplage PMTVA sur tout le territoire
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Pierre Chevalier et Denis Sibille, président et secrétaire général de la FNB, étaient mercredi 5 décembre à Nantes devant les sections bovines des FRSEA Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Entretien avec Pierre Chevalier qui fait le point sur les dossiers viande bovine.
Pierre Chevalier, à droite, président de la FNB, était présent à la réunion interrégionale des sections bovines.
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L’Europe souhaite engager une réflexion autour de la réforme de la PAC et remettre en cause la notion de la PMTVA couplée. Est-ce souhaitable ?
Nous avons passé des décennies à gérer des excédents de productions agricoles. Aujourd’hui nous importons de la viande bovine. La nouvelle PAC doit revenir à ses fondamentaux : nourrir la population et rémunérer les éleveurs. Une politique de soutien est donc toujours d’actualité. Depuis quelques mois, nous sommes rentrés dans une politique de prix des productions végétales à la hausse. La tentation peut être grande de faire des céréales à 250 ? de la tonne. Or, l’avenir de la PAC consistera à « ancrer » la spécificité d’une politique de l’élevage. Dans ce contexte, le maintien du couplage de la PMTVA est d’actualité pour maintenir notre capacité de production et notre rémunération. Il existe deux impasses : le « tout marché » ou le « tout 2° pilier ». À la FNB, nous croyons au maintien du recouplage PMTVA sur tout le territoire, à la redéfinion des conditions d’équilibre des soutiens entre productions, à l’obtention des dispositifs efficaces de gestion de marché et de crises, à la pérennisation des soutiens aux surfaces en herbe et à la simplification de la conditionnalité. La nouvelle politique ne doit pas faire disparaître nos vaches. Quand les vaches quittent la campagne, elles ne reviennent pas ! J’ai bien compris que l’Ouest était engagé dans le sens du recouplage des aides afin de maintenir la production de viande bovine finie dans sa région.
On a entendu Mariann Fischer-Boel dire qu’elle accepterait le recouplage de la PMTVA…mais uniquement en zones extensives. Comment la région Ouest peut-elle alors se positionner ?
C’est à nous, Français, de nous positionner. Si nous sommes capables de faire entendre au ministère que nous sommes pour le maintien de ce couplage, nous l’obtiendrons. À nous de faire pression au sein de nos fédérations et auprès de nos élus politiques. Mais bien sûr, à l’échelle nationale, ce couplage doit être envisagé sur tout le territoire français. Dans ce débat n’oublions pas aussi que le recouplage permettra de conserver la part française de la PMTVA, c’est-à-dire 160 millions d’euros au total . Si on découple, cette somme sera perdue. Cela représente 50 ? par PMTVA.
Vous avez souvent dit que l’Europe pourrait avoir faim ? N’est-ce pas trop alarmiste ?
On m’a souvent qualifié d’excessif. Mais les évolutions des populations, les changements de type de consommation et la politique agricole appliquée font que nous pouvons connaître ce genre de problèmes. Comment nourrir dans quelques années 9 milliards d’habitants ? Parallèlement, les terres agricoles ne sont pas extensibles. Dans les prochaines décennies, les tensions mondiales pourraient avoir pour cause l’alimentaire.
La FNB a très souvent manifesté son hostilité à l’OMC. Ce sujet pâtine aujourd’hui. Est-ce satisfaisant ?
Je me félicite aujourd’hui de cet échec. On nous a vendu la nécessité d’ouvrir nos frontières aux importations. Nous importons déjà 300 à 400 000 tonnes. M. Mandelson (NDLR : commissaire européen au commerce) souhaite porter les importations à 1,3 million de tonnes en baissant nos droits de douane. Nous démolissons chaque jour ces propositions. Accepter ces importations, c’est accepter demain d’être dépendant d’un continent pour notre fourniture alimentaire. C’est également accepter de casser nos marchés en terme de prix. Parallèlement, les Etats-Unis n’abandonneront jamais leur arme alimentaire. Ils soutiendront encore leur agriculture pour être présents demain sur les marchés.
Quelles relations entretenez-vous avec les pouvoirs publics aujourd’hui, plus particulièrement sur les sujets sanitaires ?
L’Europe n’a pas de système de gestion adapté aux crises sanitaires. On le voit sur la dioxine, comme sur la FCO. Les pouvoirs publics français ont aussi modifié leur intervention. L’Etat se désengage. Il dit que les interprofessions privées doivent prendre le relais. Les familles interprofessionnelles ont été constituées pour des sujets liés à la communication, et la valorisation des produits agricoles. Les interprofessions n’ont pas été mises en place pour pallier les absences de l’Etat. Côté producteur, nous ne pouvons laisser cette situation telle quelle. Nous avons donc mobilisé nos forces à travers le fond de l’élevage. Mais nous devons prendre nos précautions vis-à-vis de le Cours de justice européenne. Nous avons déjà de malheureux précédents. Comment faire en sorte qu’une cotisation volontaire obligatoire ne soit pas considérée comme cause de distorsion de la concurrence alors que professionnellement nous sommes d’accord pour engager un fonds d’indemnisation pour tous ces sujets ? La FNB milite pour que l’interprofession fasse les avances de trésorerie nécessaires à travers une solidarité nationale professionnelle, en attendant que les pouvoirs publics acceptent une cotisation pour gérer demain ce genre de situation.
Nous avons passé des décennies à gérer des excédents de productions agricoles. Aujourd’hui nous importons de la viande bovine. La nouvelle PAC doit revenir à ses fondamentaux : nourrir la population et rémunérer les éleveurs. Une politique de soutien est donc toujours d’actualité. Depuis quelques mois, nous sommes rentrés dans une politique de prix des productions végétales à la hausse. La tentation peut être grande de faire des céréales à 250 ? de la tonne. Or, l’avenir de la PAC consistera à « ancrer » la spécificité d’une politique de l’élevage. Dans ce contexte, le maintien du couplage de la PMTVA est d’actualité pour maintenir notre capacité de production et notre rémunération. Il existe deux impasses : le « tout marché » ou le « tout 2° pilier ». À la FNB, nous croyons au maintien du recouplage PMTVA sur tout le territoire, à la redéfinion des conditions d’équilibre des soutiens entre productions, à l’obtention des dispositifs efficaces de gestion de marché et de crises, à la pérennisation des soutiens aux surfaces en herbe et à la simplification de la conditionnalité. La nouvelle politique ne doit pas faire disparaître nos vaches. Quand les vaches quittent la campagne, elles ne reviennent pas ! J’ai bien compris que l’Ouest était engagé dans le sens du recouplage des aides afin de maintenir la production de viande bovine finie dans sa région.
On a entendu Mariann Fischer-Boel dire qu’elle accepterait le recouplage de la PMTVA…mais uniquement en zones extensives. Comment la région Ouest peut-elle alors se positionner ?
C’est à nous, Français, de nous positionner. Si nous sommes capables de faire entendre au ministère que nous sommes pour le maintien de ce couplage, nous l’obtiendrons. À nous de faire pression au sein de nos fédérations et auprès de nos élus politiques. Mais bien sûr, à l’échelle nationale, ce couplage doit être envisagé sur tout le territoire français. Dans ce débat n’oublions pas aussi que le recouplage permettra de conserver la part française de la PMTVA, c’est-à-dire 160 millions d’euros au total . Si on découple, cette somme sera perdue. Cela représente 50 ? par PMTVA.
Vous avez souvent dit que l’Europe pourrait avoir faim ? N’est-ce pas trop alarmiste ?
On m’a souvent qualifié d’excessif. Mais les évolutions des populations, les changements de type de consommation et la politique agricole appliquée font que nous pouvons connaître ce genre de problèmes. Comment nourrir dans quelques années 9 milliards d’habitants ? Parallèlement, les terres agricoles ne sont pas extensibles. Dans les prochaines décennies, les tensions mondiales pourraient avoir pour cause l’alimentaire.
La FNB a très souvent manifesté son hostilité à l’OMC. Ce sujet pâtine aujourd’hui. Est-ce satisfaisant ?
Je me félicite aujourd’hui de cet échec. On nous a vendu la nécessité d’ouvrir nos frontières aux importations. Nous importons déjà 300 à 400 000 tonnes. M. Mandelson (NDLR : commissaire européen au commerce) souhaite porter les importations à 1,3 million de tonnes en baissant nos droits de douane. Nous démolissons chaque jour ces propositions. Accepter ces importations, c’est accepter demain d’être dépendant d’un continent pour notre fourniture alimentaire. C’est également accepter de casser nos marchés en terme de prix. Parallèlement, les Etats-Unis n’abandonneront jamais leur arme alimentaire. Ils soutiendront encore leur agriculture pour être présents demain sur les marchés.
Quelles relations entretenez-vous avec les pouvoirs publics aujourd’hui, plus particulièrement sur les sujets sanitaires ?
L’Europe n’a pas de système de gestion adapté aux crises sanitaires. On le voit sur la dioxine, comme sur la FCO. Les pouvoirs publics français ont aussi modifié leur intervention. L’Etat se désengage. Il dit que les interprofessions privées doivent prendre le relais. Les familles interprofessionnelles ont été constituées pour des sujets liés à la communication, et la valorisation des produits agricoles. Les interprofessions n’ont pas été mises en place pour pallier les absences de l’Etat. Côté producteur, nous ne pouvons laisser cette situation telle quelle. Nous avons donc mobilisé nos forces à travers le fond de l’élevage. Mais nous devons prendre nos précautions vis-à-vis de le Cours de justice européenne. Nous avons déjà de malheureux précédents. Comment faire en sorte qu’une cotisation volontaire obligatoire ne soit pas considérée comme cause de distorsion de la concurrence alors que professionnellement nous sommes d’accord pour engager un fonds d’indemnisation pour tous ces sujets ? La FNB milite pour que l’interprofession fasse les avances de trésorerie nécessaires à travers une solidarité nationale professionnelle, en attendant que les pouvoirs publics acceptent une cotisation pour gérer demain ce genre de situation.