Nouvelle mobilisation pour les écoles du sud Vienne
Parents d’élèves, élus et habitants du sud Vienne avaient choisi le retour après les vacances pour se mobiliser, une fois de plus et sans doute pas la dernière, pour sauvegarder une classe à Blanzay et une à Saint Pierre d’Exideuil.
Parents d’élèves, élus et habitants du sud Vienne avaient choisi le retour après les vacances pour se mobiliser, une fois de plus et sans doute pas la dernière, pour sauvegarder une classe à Blanzay et une à Saint Pierre d’Exideuil.
Alain habite à Blanzay. Ses enfants sont grands, mais il a tenu à venir soutenir les manifestants. « Je crois qu’on nous enlève tout dans nos campagnes et je ne suis pas content. Il ne faut pas s’étonner que les jeunes ne viennent plus s’installer». Habitants, élus et parents d’élèves étaient donc rassemblés dès lundi matin, jour de rentrée dans l’académie, devant le rectorat à Poitiers. L’enjeu? Faire reculer le rectorat sur ses décisions de fermetures de classe à Blanzay et Saint Pierre-D’Exideuil (lire notre édition du 18 février). «Le problème est toujours le même depuis 25 ans. À l’époque, je manifestais contre la fermeture d’une classe à Usson-du-Poitou. On est face à une logique comptable qui ne correspond pas aux problématiques du monde rural» soulignait le député Jean-Michel Clément.
«On veut juste qu’ils tiennent leur promesse»
Pas question pour le député de la Vienne d’opposer le rural et l’urbain mais « force est de constater que les problématiques sont différentes et donc aucune raison d’appliquer les même comptages des élèves» assurait-il. «On se retrouve avec des classes à triples niveaux avec 27 élèves. C’est insensé» répliquait Stéphane Pradel, 3e adjoint de Blanzay, chargé de l’éducation, appelant les services de l’État à une «individualisation des enfants». Un rêve sans doute même si après deux années de crise sanitaire, les difficultés des enfants, et donc leurs besoins sont importants. Ce lundi, le Sénateur Bruno Belin et son collègue parlementaire demandaient une audience auprès de l’inspecteur d’académie, Fabrice Barthélémy, mais ont été reçus par son adjoint Frédéric Artaud. Peu d’espoir en sortant. «Pour Saint-Pierre-d'Exideuil c’est perdu. On nous parle d’un remplaçant à l'année mais peut-on y croire ? Ils ont bien acté la fermeture de Champniers mais apparemment si nous gagnons un remplaçant cette année, il ne sera de toute façon pas maintenu en 2023 donc nous retomberons à 3 instituteurs à Blanzay» explique Laëtitia Béalu, présidente de l’APE de Blanzay et Champniers. Dans le cas de cette commune, en effet, la fermeture de l’école de Champniers avait, un temps, été dans la balance. «Les services de l’académie nous avaient dit que si on fermait l’école de Champniers, ils nous laissaient la 4e classe. Les efforts ont été faits de notre côté, les élus ont voté la fermeture en 2023. Maintenant, on veut qu’ils tiennent leurs promesses» explique la parent d’élève, plutôt fataliste mais mobilisée.