Installation
« Petit, je faisais le mur pour aller voir les vaches »
Fin septembre, François Dupont deviendra officiellement céréalier sur 90 ha de SAU à Prahecq. Une étape de plus pour ce trentenaire passionné de vaches, de tracteurs et d’échanges avec ses pairs, mais aussi avec le grand public via les réseaux sociaux.
Fin septembre, François Dupont deviendra officiellement céréalier sur 90 ha de SAU à Prahecq. Une étape de plus pour ce trentenaire passionné de vaches, de tracteurs et d’échanges avec ses pairs, mais aussi avec le grand public via les réseaux sociaux.
« A deux ans, je réclamais déjà qu’on m’emmène pour les travaux des champs. Je faisais le mur pour aller voir les vaches. J’ai aussi très vite tenu une clé à molette entre les mains ! ». Il y a des signes qui ne trompent pas. Fils d’éleveurs de Charolaises et de chèvres, François Dupont, 35 ans a toujours voulu travailler dans l’agriculture.
Et c’est ce qu’il a fait, n’obtenant des bonnes notes qu’une fois inscrit en MFR, à 13 ans, avant de décrocher, quelques années plus tard, un Bep agricole Elevage-céréales puis un bac pro Agroéquipement. A l’aube de la retraite de ses parents, il s’apprête à reprendre les terres familiales à Prahecq, et a déjà préparé son premier assolement en lien avec le négoce VSN. « Ça fait quelque chose de se dire qu’on va faire sa propre récolte ! Quand je travaille pour d’autres, je demande ce qu’ont donné les cultures que j’ai semées mais ce n’est pas pareil », explique-t-il.
Une ETA avant l’installation
Travailler pour les autres, François en a l’habitude. En 2015, il crée une microentreprise de travaux agricoles et publics. « Je fais beaucoup de pressage de bottes et d’élagage, notamment pour les communes. Je rayonne jusqu’en Charente et Charente-maritime pour des travaux des champs et j’ai pu me financer un peu de matériel. Avec les départs en retraite d’agriculteurs qui se multiplient, il y a moins de contrats, il y a aussi des situations compliquées pour être payé. Il était temps que je m’installe ».
Sous le statut d’EARL, la ferme de François pourra continuer à facturer ce type de prestations de travaux, dans une mesure de 30% du chiffre d’affaires global. Suivant les conseils de VSN pour ses débouchés, il ne s’empêche pas de réfléchir à des prolongements pour la suite : « Vendre un peu de blé en local, cultiver des variétés différentes, mettre des vaches sur mes 12ha de prairies naturelles : tout est possible, le monde est un vaste terrain de jeu. J’aime observer ce qui se fait ailleurs pour expérimenter ».
Connecté au patrimoine et aux évolutions
Assez présent sur les réseaux sociaux, où il poste des capsules de ses chantiers et de son quotidien de travail, François s’est lié d’amitié avec de nombreux agriculteurs d’ici et d’ailleurs. « Je suis allé livrer un matériel que j’avais réparé à un copain en Haute-Savoie. Ma découverte du lac Léman, c’était en tracteur faucheuse ! On est en train de voir pour monter un échange paille-fumier ensemble : dans ces vallées pleines d’ombre, la paille manque et elle est difficile à conserver. Ils ont aussi du fumier en trop qu’ils n’épandent pas car certaines parcelles sont trop dures d’accès ».
En attendant, le futur installé fauche sa prairie pour fournir des fourrages à des éleveurs du coin. « J’aimerais à terme avoir quelques vaches, pour faire renaître un patrimoine qui se perd », ajoute-t-il. Le patrimoine, il l’exhume aussi dans des vieux tracteurs qu’il passe des heures à réparer : « savoir bricoler soi-même les machines, c’est autant d’économies de faites ».
Pour autant, le jeune homme ne vit pas dans une carte postale ancienne : « Être agriculteur c’est se tenir connecté en permanence aux évolutions du métier. C’est peut-être plus dur pour ceux qui ne sont pas nés dedans, mais c’est possible quand on est très motivé ». François l’est, car, s’il ne veillait pas à se ménager du temps, il serait happé par sa passion. L’agriculture ne reste toutefois jamais loin : « Je ne conçois pas de vacances sans vaches, sans tracteurs et sans copains ! ».
J’aimerais à terme avoir quelques vaches, pour faire renaître un patrimoine qui se perd, exprime le futur installé