Phytos : à peine lancée, l’étude Pestiriv divise déjà
L’Anses et Santé publique France ont annoncé le 19 octobre le lancement de l’étude Pestiriv, qui évaluera l’exposition aux pesticides de près de 3350 participants dans 250 zones d’études et six régions. Objectif : mesurer «l’exposition réelle des personnes vivant près de cultures, en particulier viticoles» par des prélèvements de cheveux et d’urines, des échantillons de poussières, et des questionnaires.
Folpel, glyphosate, boscalid: «nous avons restreint l’étude à une cinquantaine de substances en sélectionnant les plus spécifiques à la viticulture, les plus achetées, et les plus toxiques», résume Ohri Yamada, chef d’unité pharmacovigilance au sein de l’Anses.
Les premiers résultats ne sont pas attendus avant 2024, mais le lancement de l’étude a fait déjà fait réagir les professionnels comme les associations. «Nous ne sommes pas convaincus que l’Anses et Santé Publique France, une fois le travail d’analyse et de diffusion réalisé, feront l’effort de pédagogie et de contradiction nécessaire», s’est inquiété Bernard Farges, président du CIVB (interprofession du vin de Bordeaux), dans un courrier envoyé à la préfète de la Gironde et dévoilé par le quotidien Le Monde.
À l'opposé, «que de temps perdu alors que nous sommes nombreux à sonner l’alerte depuis tant d’années !» regrette de son côté l’association Générations futures qui indique avoir lancé en 2021 «sa propre campagne indépendante d’analyses de pesticides dans l’air chez des riverains de zones cultivées».