Pineau : Rendement pour trois ans
Le syndicat des producteurs de pineau propose une vision à trois ans du rendement annuel.
L’année dernière, la formule du rendement pineau, réduite à l’équation de 60 hl/ha «libres» + 12 hl/ha de mise en réserve avait fait tousser des producteurs présents lors de l’assemblée générale. Cette année, la pilule de ce même rendement semble plus facile à faire passer, si l’on en croit le peu de réaction qu’elle a suscité lors la réunion de secteur qui s’est tenue lundi dernier à Lignières-Sonneville. Il est vrai que seule une vingtaine de producteurs ont répondu présents à cette rencontre, suivie d’une deuxième le lendemain à Gémozac. Reste qu’il faudra attendre le 17 mai, jour de l’assemblée générale à Saintes, pour vérifier ce «retour au calme».
Nouveaux responsables chez H.Mounier, leader du marché
Entre-temps, la situation des prix s’est surtout stabilisée pour les 285 bouilleurs de cru et les six coopératives impliqués dans la filière. «J’ai été sensible au reproche qui a été fait l’année dernière au conseil d’administration d’avoir pris une décision brutale de réduction de ce rendement, réagit Philippe Guérin, le président du syndicat, mais elle était dictée par la conjoncture des prix baissiers sur le marché du vrac». Un opérateur avait été particulièrement pointé du doigt : le groupe H. Mounier (coopérative Unicoop), leader sur le marché du pineau via sa marque Reynac. Entre-temps, Jean-Marc Girardeau a été évincé de la présidence du directoire du groupe, remplacé par Alain Croteau, tandis que Gary Charré (viticulteur associé à Pascale Croc dans la ferme de l’Orée à Thézac) succède désormais à Dominique Callande (démissionnaire) au Conseil de surveillance. «Nous n’avions pas d’animosité, mais des divergences de vue avec les anciens responsables du groupe H. Mounier. Depuis dix ans, notre petite filière du pineau a validé sa montée en gamme et le groupe allait à l’encontre de cet axe, en pratiquant des prix bas. On attend maintenant de voir comment les choses vont évoluer avec les nouveaux responsables de H. Mounier», reprend avec prudence Philippe Guérin. En attendant, avec moins de 80 000 hl, la production 2 017 s’est révélée 20 % en-dessous des tendances prévisionnelles, gel oblige. Face à une consommation toujours fléchissante. «Le pineau fait partie des produits plaisir, qui ne bénéficient pas en premier lieu de la reprise économique» note Philippe Guérin. Le président a par ailleurs annoncé la validation du cahier des charges du pineau («En toute logique, il sera applicable dès la prochaine récolte»). Qui est aussi, selon lui, une façon «d’élargir les opportunités pour créer de nouveaux produits à base de pineau».