Plus de 1 200 personnes ont inauguré l’unité de méthanisation de Combrand
Les 21 et 22 juin, la SAS Gazteam Énergie a inauguré son unité de méthanisation à Combrand. Plus d’un millier de curieux se sont pressés pour découvrir le premier site d’injection de biométhane de la région sur le réseau de transport de GRTgaz.
Les portes ouvertes au cours desquelles a eu lieu l’inauguration de l’unité de méthanisation de Combrand, pilotée par la SAS Gazteam Énergie, les 21 et 22 juin, ont été un franc succès. La première journée, dédiée aux professionnels et partenaires du projet, a attiré presque 400 personnes… sur les 250 invités ! La seconde a vu se presser plus de 850 curieux de tous âges, désireux de visiter le site, à la pointe de la technologie (lire Agri 79 du 20 avril 2018, page 9).
L’unité de méthanisation de Combrand est la plus grande de Nouvelle-Aquitaine : c’est la seule, aujourd’hui, à injecter du biométhane directement dans le réseau de transport de GRTgaz, l’autoroute du gaz. « Alain Caillaud, à l’origine du projet, a vu grand. Pour ce genre de projets, il faut de la capacité, des gens. Alain est un visionnaire et un leader. Il est fédérateur. Il a été ovationné », rapporte Isabelle Poulit, responsable de la communication de GRTgaz Centre Atlantique.
Alimenter 2 500 foyers
L’homme avoue avoir été ému. C’est que l’unité de méthanisation, qui fonctionne depuis octobre 2018, est le fruit de sept années « de labeur, de réflexion, d’espoirs, de doutes, de quelques nuits sans sommeil », a énuméré Alain Caillaud, du Gaec La Touche neuve, à Combrand… qui vit à 300 mètres du site. Il est d’autant plus fier que cette aventure a créé trois emplois en CDI et un intérimaire sur l’unité, qu’elle regroupe une trentaine d’agriculteurs apporteurs et sept associés.
La production de gaz de l’unité de Combrand représente aujourd’hui 2,5 % de la consommation départementale des Deux-Sèvres, souligne Amaury Mazon, l’interlocuteur privilégié d’Alain à GRTgaz. L’unité ambitionne de produire 2,5 millions de m3 de biométhane correspondant à 30 GWh/an. Concrètement, cette production équivaut à l’énergie consommée annuellement par 2 500 foyers. Près de 45 000 tonnes d’effluents d’élevage, des intercultures récoltées, des pailles et des menues pailles seront valorisés, cette année. L’avantage pour les apporteurs : pas de stockage de ces matières et la possibilité de récupérer le digestat, fertilisant naturel, à l’issue de la méthanisation, pour l’épandre comme engrais.
GRTgaz maille le réseau
Huit unités de méthanisation sont en service en Deux-Sèvres mais seule celle de Combrand injecte du biométhane. Elle fait partie des cinq sites de la région Nouvelle-Aquitaine à fonctionner ainsi. Leur capacité totale de production annuelle s’élève à 106 GWh/an, précise Amaury Mazon. 71 projets d’injection sont dans les tuyaux sur toute la région, dont un tiers devrait voir le jour en ex-Poitou-Charentes, ajoute-t-il. GRTgaz maille le réseau à ses frais, aujourd’hui, pour développer la capacité d’injection des producteurs, puisqu’à part l’unité de Combrand, les sites régionaux injectent sur de petits réseaux et sont donc limités. « On se mobilise pour que les agriculteurs aient un droit à l’injection. De la même manière que les campagnes nourrissent les villes, elles les alimentent et les alimenteront en énergie. Ce qui ne sera pas consommé localement sera consommé plus loin grâce à nos autoroutes du gaz », assure Amaury.
En Deux-Sèvres, deux unités de méthanisation « injectrices » sont en construction et deux autres sont en projet, d’après les informations de la préfecture. La production de gaz de ces futures unités représentera 152 GWh/an, soit plus de 10 % de la consommation départementale, selon les estimations de GRTgaz, confie Amaury Mazon.