Dossier
Plus qu’un contrat de travail, un contrat moral stimulant
Aubert Mercier est apprenti depuis deux ans sur La Ferme de Mont, à Saint-Génard. En juin, il se présentera aux épreuves du BTS PA. Un examen qu’il prépare avec le soutien de ses employeurs. Une aide précieuse et une complicité stimulante.
Il n’était qu’en troisième lorsqu’il a découvert l’exploitation du Gaec La Ferme Paillaud (devenue Gaec La Ferme de Mont, en octobre 2013). Pendant trois jours, à Saint-Génard, le jeune collégien y a trouvé l’envie de s’engager sur la voie de la formation agricole. Un parcours dont Aubert Mercier n’appréhendait pas à l’époque la longueur. En décrochant son Bepa production végétale à Venours, il trouve l’impulsion nécessaire pour franchir la marche du bac pro. Même lycée, même option, il avance sur ce parcours de la formation scolaire trouvant dans les quelques semaines de stage (6 à 7 par an) l’oxygène nécessaire. « Si j’avais su dès le départ que j’irai jusqu’au BTS, je pense que j’aurai tenté le bac techno. La marche que j’ai eue à franchir est très haute », analyse le jeune étudiant à quelques mois de l’examen. Ce niveau bac + 2, c’est par apprentissage qu’il a eu « la bonne idée » de le préparer. « Dans cette formule, on ne travaille pas que pour soi. Il y a avec notre patron un contrat de travail, mais également un contrat moral stimulant. » Cet examen, Aubert veut le décrocher pour son avenir bien sûr, mais également par respect pour Xavier et Gilles Paillaud, ainsi qu’Emmanuel Audureau Cazas. Depuis deux ans, les associés du Gaec sur lequel quelques années plus tôt s’épanouissait la motivation du collégien Aubert accompagnent l’agriculteur en devenir. « Nous employons des apprentis depuis 2008 », retrace Xavier Paillaud. La retraite de Gilbert (son père) en perspective, les associés par cette formule répondaient à deux impératifs : le besoin de main-d’œuvre naissant et l’accueil sur l’exploitation de potentiels candidats à l’installation. « Il s’agissait de forcer les opportunités », explique Xavier. Le successeur de Gilbert sera finalement venu d’autres horizons en 2012, alors qu’Aubert commençait son contrat d’apprentissage. « Outre la mise en application des notions théoriques travaillées en classe, ces deux ans sur la ferme auront été riches du parcours d’installation d’Emmanuel, suivi en direct », note le futur diplômé. Une expérience précieuse pour celui qui n’entrevoit son avenir qu’au travers l’installation. « D’ici quelques années », précise-t-il, la tête sur les épaules. Confiant quant au potentiel économique de la filière laitière, Aubert au gré des mises en situation répétées sur l’exploitation et des échanges avec ses employeurs et leur environnement économique a pris conscience des réalités. L’envergure technique fondamentale pour se lancer avec assurance, il ira la chercher dans une succession d’expériences. En septembre, au terme de son contrat apprentissage, c’est au Québec, neuf mois durant, qu’il affûtera ses compétences. Le début d’une nouvelle quête. Celle de la maturité, nécessaire pour s’épanouir à terme dans la complexité d’une unité de production agricole.