Premiers feux de la colère et blocages
Dans la Vienne, les mobilisations des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ont débuté cette semaine.
Il y a un an, avec l'opération "On marche sur la tête", la FNSEA et les JA avaient voulu dénoncer l'amoncellement et l'absurdité, en mettant les panneaux des communes à l'envers. Lundi, les pancartes sur la voie publique ont à nouveau été ciblées, mais pour exprimer une opposition au Mercosur. Dès dimanche soir, une centaine de panneaux ont été recouverts de bâches, où le nom de communes d'Argentine ou du Brésil ont été inscrits. Lundi soir, des "feux de la colère" ont été allumés à Jaunay-Marigny, Charroux, Vouillé, Nieuil-l'Espoir, Vivonne et Chauvigny. Une mobilisation par canton, pour éviter de mobiliser trop longtemps les agriculteurs, dont les récoltes et semis sont toujours en cours. "On marque juste le coup par rapport au G20 qui se tient actuellement, car on a du travail dans les fermes, mais on reviendra la semaine prochaine" explique Aurélie Fleury, présidente de la FNSEA de la Vienne, présente à Jaunay-Marigny. Dans le même temps, sur le rond-point, les automobilistes qui passent sont nombreux à klaxonner, ouvrir leur fenêtre et lancer des messages de soutien. Pascal Lecamp, député de la 3e circonscription de la Vienne, est lui aussi venu redire son opposition à une ratification du traité du Mercosur (lire en page 8 de notre édition du 15 novembre). "Il faut une minorité de blocage avec 4 pays, et au moins 34 % de la population européenne. Emmanuel Macron est au G20 pour convaincre d'autres pays. L'Italie vient de dire ok" se réjouissait l'élu. Sur le fond des problèmes agricoles, Pascal Lecamp, qui était un des rapporteurs de la LOA, regrette que le processus de la loi (qui avait été adoptée par l'assemblée nationale), ait été interrompu par la dissolution. Désormais au Sénat, elle pourrait selon lui aboutir avant le salon de l'agriculture. Sauf que sur le terrain, ce sont des annonces immédiates qu'il faudrait. Sur le rond-point installé à Vivonne, et à l'appel de Cyril Cibert, maire de Chenevelles et président de l'association des maires ruraux de la Vienne, plusieurs élus sont venus soutenir les agriculteurs. Mardi après-midi, les agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ont réinvesti deux de ces ronds-points, Nieuil-l'Espoir et Vouillé, pour de nouveaux feux, mais aussi des barrages filtrants, ou des tracts portant leurs revendications étaient distribués. Des actions lancées au national par la FNSEA et les JA, qui ont été suivies dans la quasi-totalité des départements, sur le même mode d'action. Plus localement, les agriculteurs des Deux-Sèvres ont mené des actions du 17 au 19, avec un convoi à la Préfecture lundi et mardi. En Charente, les pancartes des communes ont été démontées et remis à la Préfecture lundi. Et en Charente-Maritime, c'est le lundi que des feux de la colère ont été allumés, après un bâchage des pancartes des communes, dimanche.
Dans la Vienne, de nombreuses actions sont prévues dès la semaine prochaine.