Près de 4 ans de travail pour l’étude Hmuc du Bassin du Clain
Elle fait beaucoup parler d’elle depuis des mois. L’étude Hmuc pour le bassin du Clain devrait livrer ses conclusions à la fin du mois de mars. Le point sur ce travail entamé depuis 2019.
Elle fait beaucoup parler d’elle depuis des mois. L’étude Hmuc pour le bassin du Clain devrait livrer ses conclusions à la fin du mois de mars. Le point sur ce travail entamé depuis 2019.
Pour ceux qui n’auraient pas encore saisi la signification du sigle, Hmuc signifie Hydrologie, Milieux, Usages et Climat. Et derrière ce terme, c’est une étude lancée par l’Établissement Public Territorial du Bassin de la Vienne pour plusieurs bassins, dont celui du Clain. « Depuis 1994, le bassin est classé en zone de répartition des eaux, car un déséquilibre est avéré entre la ressource disponible et les prélèvements » explique Stéphane Loriot, directeur de l’EPTB. D’autres études Hmuc sont en cours, notamment sur la Creuse (qui sera terminée quelques semaines après celle du Clain), et une autre sur la Vienne Tourangelle (qui devrait se terminer à la fin 2024). Une étude non obligatoire, mais encouragée par le Bassin Loire Bretagne. « Le déficit est chronique, et l’idée, c’est de passer d’une gestion conjoncturelle a structurelle ». Concrètement, l’EPTB a sous traité depuis le lancement de cette étude, en 2019, une analyse approfondie qui va de la collecte de données existantes sur les cours d’eau et eaux souterraines (niveaux au fonctionnement, usages et évolutions) à des projections d’ici 2050, en intégrant différents modèles climatiques. Ces analyses, qui sont coordonnées par l’EPTB, font aussi l’objet d’un suivi par les acteurs du territoire, dans le cadre de la Commission Locale de l’Eau (Cle). « Ces échanges sont importants, pour que tout le monde comprenne bien ».
Après la collecte des données et leur synthèse, l’étude est actuellement au stade de la définition des volumes globaux disponibles et de leur répartition, entre les différents usages : eau potable, agriculture et industrie. La quarantaine de membres de la Cle ont reçu des conclusions et de nombreux ont déjà fait remonter des interrogations ou remarques, auxquelles l’EPTB doit répondre. Après un passage en bureau de la Cle, c’est l’intégralité de la commission qui devra se prononcer, et le texte doit être validé à la majorité. Une étape qui devrait se dérouler à la fin du mois de mars. Mais cette validation ne signifie pas que le dossier sera clos. « L’enjeu, c’est d’utiliser ces conclusions pour les inclure dans le Sage » explique Stéphane Loriot. Une nouvelle version du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux devrait donc suivre. « Le nouveau Sage devra inclure les questions d’adaptation, comment on s’organise ». Pour cette nouvelle étape, il faudra certainement attendre au moins 8 mois. S’il est évidemment trop tôt pour dévoiler les conclusions, le directeur de l’EPTB précise que les volumes disponibles sont insuffisants pour remplir les réserves de substitution prévues dans le Protocole du Clain (qui sera revu en fonction de l’étude), notamment pour La Pallu, l’Auxances et la Dive de Couhé. « Il y a moins de contraintes en rivières qu’en nappes souterraines. L’étude dégage aussi des marges de manœuvre pour des prélèvements en hiver ».