Privés de « Semaine des primeurs », les grands crus se réinventent
Chaque année début avril, les grands crus bordelais font déguster à des invités du monde entier leur vin primeur, le dernier millésime qui ne sera commercialisable au grand public qu'environ deux ans plus tard. C'est la « Semaine des primeurs ». Acheteurs, négociants et journalistes se pressent de château en château, et notent les grands crus, ce qui fixera les prix. Puis des courtiers mettent en relation propriétaires et négociants, qui achètent un vin qui continuera sa maturation en fûts. Ce système multicentenaire permet à quelque 400 domaines de vendre leur vin avant même qu'il soit dans les boutiques et donc d'assurer des rentrées de trésorerie immédiates. « On ne peut pas envisager de fixation de prix tant que les vins n'auront pas été dégustés », résume Ronan Laborde, président de l'Union des grands crus classés de Bordeaux (UGCB) qui organise pour ses 134 membres les dégustations. Du coup, les grands crus ont décidé d'aller à la rencontre des acheteurs dans une douzaine de métropoles américaines, européennes et asiatiques : « Les acheteurs auront à disposition des informations écrites, orales mais aussi en vidéo de nos membres qui vont parler de ce millésime et expliquer le travail effectué sur la propriété », explique Ronan Laborde. Avant l'étranger, le millésime 2019 sera présenté « sur la place de Bordeaux » vers la mi-juin, espère-t-il.