Recherche dons alimentaires... et bénévoles !
Depuis 6 ans, c’est elle qui préside la Banque Alimentaire de la Vienne. Rencontre avec Annie Héquet, qui prépare actuellement la collecte annuelle et aurait bien besoin de bras supplémentaires.
Depuis 6 ans, c’est elle qui préside la Banque Alimentaire de la Vienne. Rencontre avec Annie Héquet, qui prépare actuellement la collecte annuelle et aurait bien besoin de bras supplémentaires.
Qu’est-ce qui vous a poussée à vous impliquer dans la Banque Alimentaire de la Vienne?
C’est mon départ à la retraite, il y a 12 ans. J’ai toujours eu des activités professionnelles très prenantes, et je ne voulais pas m’ennuyer. J’ai travaillé pour une banque, puis pour Groupama pendant 20 ans, où j’ai terminé ma carrière. J’ai été trésorière de la Banque Alimentaire, qui est un poste clé, car dans nos activités, le côté financier, c’est le problème de fond; et j’en suis devenue la présidente, il y a 6 ans.
C’est cet engagement qui vous a valu d’être décorée, en juillet dernier?
Oui, j’ai été décorée de l’insigne de chevalier de l’ordre du mérite. Le fait d’être bénévole me permet de me sentir utile, et de voir beaucoup de personnes. Tout n’est pas toujours facile à gérer, notamment le côté financier... mais ça me permet d’être inventive!
Vous parlez des finances... La situation est compliquée?
Oui, notamment en raison de la hausse du coût de l’énergie. Nous avons des chambres froides qui consomment beaucoup, et notre contrat d’électricité sera échu dans un mois. Nous ne savons pas à quelle sauce nous serons mangés. Nous louons aussi du stockage réfrigéré à l’extérieur, et notre facture est passée de 450 à 600 € par mois... Notre fonctionnement est le même qu’une entreprise, avec les mêmes règles, la même législation, une TVA à payer. Chaque année, nous réalisons près de 300 demandes de subvention, ce qui est un gros travail. Nous avons 6 salariés, qui sont des emplois aidés. Notre local commence à être petit et est en mauvais état. Cela fait partie de nos projets, notamment pour améliorer les conditions de travail de tous.
La prochaine collecte nationale sera organisée les 25, 26 et 27 novembre. Vous avez des besoins particuliers?
Les produits qu’il faut nous donner en priorité, ce sont des produits secs, farine, sucre, café, conserves, et des produits d’hygiène, mais pas de produits frais. Ce qui nous manque aussi, ce sont des bénévoles. Durant le dernier week-end de novembre, il y aura une centaine de points de collecte, ce qui signifie qu’il nous faut 500 bénévoles par jour. Il nous manque aussi des bénévoles pour des postes à responsabilité: informatique, comptabilité, communication... Il ne faut pas hésiter à venir nous aider!
Cette collecte représente une part importante de ce que vous distribuez ?
À peu près 10 % des 1200 tonnes que nous distribuons chaque année. Et le reste vient d’où? Nous effectuons un ramassage des excédents, tous les jours dans les magasins. Mais nous en avons de moins en moins, car les grandes et moyennes surfaces vendent désormais les produits qui sont proches de la date limite de consommation, à prix réduit. Nous avions avant des produits à J-3, et maintenant, ils sont à J, qu’il nous faut donc distribuer tout de suite. Nous recevons aussi des produits issus du FSE et du CNES: les entreprises agroalimentaires répondent à des marchés publics dans ce cadre, et nous choisissons parmi ces denrées, selon le montant qui nous est attribué. Le problème, c’est que notre dotation baisse continuellement, et que cette année, en raison de pénuries, certaines entreprises n’ont pas honoré leurs contrats et ont préféré payer le dédit. Enfin, nous disposons de produits excédents mis à notre disposition gratuitement par l’agriculture et l’agroalimentaire, mais nous devons payer le transport. Et justement, les prix ont beaucoup augmenté. Au final, ces produits, qui représentent 90% de ce que nous distribuons, diminuent, ce qui est inquiétant pour nos bénéficiaires.
Combien sont-ils, et quelle quantité leur distribuez-vous?
Nous avions 12000 bénéficiaires dans la Vienne en 2021, et nous leur avons donné l’équivalent de 200 repas de 500g par an. Je pense que le nombre de bénéficiaires a augmenté en 2022. Au niveau national, la hausse est estimée à 9%. Leur profil se rajeunit, avec de plus en plus de femmes.
Si vous souhaitez vous impliquer dans la Banque Alimentaire ou pour la collecte nationale, contacter la BA86 par mail: ba860.collecte@banquealimentaire.org ou par téléphone: 06 27 33 05 21 ou 07 60 59 46 95.