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Données
Résultats 2021 du réseau d’agriculteurs irrigants en tournesol

En 2021, un réseau d’agriculteurs irrigants en a été constitué afin de comparer les indices foliaires (surface des feuilles ramenée à 1m² de sol) en conditions irriguées et en conditions non irriguées. Il convient de rappeler que la campagne était plus humide que 2022.

© Agri 79 Info

Le tournesol est une espèce qui a un besoin de 550 mm pour réaliser son potentiel de rendement en conditions non limitantes. Cependant, contrairement à d’autres espèces de printemps, le tournesol est capable d’optimiser son usage de l’eau et de réaliser son potentiel de rendement avec seulement 75 % de ses besoins en eau, soit 420 mm, si la ressource en eau se trouve limitée. Cela fait du tournesol une culture d’été relativement tolérante au stress hydrique.

Le stade le plus sensible au déficit hydrique en tournesol est la phase de floraison, avec un besoin de 80 mm environ. En cas de stress hydrique au cours de la floraison, il est intéressant d’avoir recours à l’irrigation afin de préserver le nombre de grains.

Le tournesol a l’image d’une culture en sec avec des besoins modérés. Cependant, un changement de posture – en recherchant la performance – est possible avec un positionnement de cette culture en conditions irriguées. Le tournesol peut alors valoriser des volumes qui seraient insuffisants pour d’autres cultures. Dans un contexte où les intrants coûtent cher, où les restrictions d’eau sont nombreuses et avec un prix de vente élevé, le tournesol irrigué est une option rentable dans la rotation. Lorsque la décision d’irriguer est prise, il est important de bien positionner ses tours d’eau.

Conditions des observations

Pour travailler cette thématique, nous avons construit en 2021 un réseau d’agriculteurs irrigants en tournesol avec une partie du champ non irriguée pour servir de témoin. L’objectif du réseau était de comparer les indices foliaires (surface des feuilles ramenée à 1 m² de sol) en conditions irriguées et en conditions non irriguées. En 2021, le réseau a pris place en région Poitou-Charentes, en Vendée ainsi qu’en région Centre-Val de Loire. Sur les onze parcelles suivies, malgré le contexte particulièrement pluvieux de l’année 2021, cinq ont reçu une irrigation. Nous nous focaliserons donc uniquement sur ces cinq parcelles pour la suite.

En raison de la pluviométrie abondante jusqu’à la fin juillet, le nombre de tours d’eau par parcelle est moins important que pour une campagne « classique » : un ou deux tours d’eau avec un cumul allant de 30 à 65 mm selon les parcelles.

Au sein de ce réseau, trois notations d’indice foliaire ont été réalisées au cours du cycle : au stade végétatif, en début de floraison et un mois après la notation de début de floraison. Du fait des irrigations plus tardives que les années passées et moins nombreuses, les écarts d’indices foliaires entre les deux modalités sont limités dans la plupart des situations du réseau 2021.

Impact sur différents paramètres à la récolte

Un autre volet de cette étude consistait à comparer différents paramètres à la récolte : rendement des capitules suivis, humidité, poids de mille grains (PMG), teneur en huiles et teneur en protéines.

Le rendement capitules n’est pas à prendre comme estimateur fiable du rendement final de la parcelle car les plantes échantillonnées sont choisies. En revanche, c’est un bon indicateur de la différence de potentiel entre les deux situations irriguées et non irriguées. Comme observé pour les indices foliaires, les écarts en rendement capitules sont faibles entre situations irriguée et non irriguée, sauf dans le cas de deux parcelles.

Dans ces deux parcelles, on note un écart d’une dizaine de quintaux entre les deux modalités en faveur de la modalité irriguée. Cet écart a été confirmé lors de la récolte par les deux agriculteurs. Point commun à ces deux parcelles, elles ont été semées entre fin avril et début mai et sont arrivées à floraison au moment de l’installation du stress hydrique. Ce sont les deux parcelles ayant reçu le volume d’eau le plus important et les deux tours d’eau ont encadré la floraison. Cette augmentation du rendement a été accompagnée par une légère hausse de la teneur en eau à la récolte de 1 à 1,3 point.

En ce qui concerne la teneur en huile, elle a été améliorée par l’irrigation dans trois situations sur les cinq. Elle est stable dans les deux autres parcelles. Quant à la teneur en protéines, étant donnée sa corrélation négative avec la teneur en huiles, elle est stable dans deux situations et diminue dans les trois autres entre la modalité irriguée et la modalité non irriguée.

Une augmentation du PMG a été observée dans trois parcelles entre les situations irriguées et non irriguées. Elle se situait autour de + 3,7 g pour les deux parcelles ayant un gain d’une dizaine de quintaux en rendement dans la modalité irriguée.

En ce qui concerne la teneur en huile, elle a été améliorée par l’irrigation dans trois situations sur les cinq.

Bilan

L’année 2021 a été particulièrement favorable au tournesol en raison d’une pluviométrie abondante entre mai et juillet. Les semis jusqu’à mi-avril ont vu leurs besoins en eau couverts naturellement par la pluie. Les irrigants traditionnels ont le plus souvent « renoncé » à leurs tours d’eau.

En ce qui concerne les deux situations ayant les augmentations de rendement les plus importantes, il s’agissait de semis tardifs (fin avril et début mai) en terres moyennes à superficielles. La floraison s’est produite la dernière décade de juillet alors que la pluviométrie naturelle ne couvrait pas les besoins en eau importants pendant cette phase. Le recours à l’irrigation était alors essentiel au moment de la floraison et en début de remplissage afin de maintenir la surface foliaire et d’obtenir un gain en rendement de 10 q/ha supérieurs à une situation sans irrigation.

Afin de compléter les observations réalisées en 2021, le réseau est reconduit en 2022.
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