Ruralité
Se mobiliser autour des chats errants
Vendredi 17 novembre, à Montendre, une campagne de sensibilisation pour la protection animale, dont les chats errants, a été lancée par la sous-préfète de Jonzac, Estelle Leprêtre.
Vendredi 17 novembre, à Montendre, une campagne de sensibilisation pour la protection animale, dont les chats errants, a été lancée par la sous-préfète de Jonzac, Estelle Leprêtre.
À écouter les nombreux échanges, parfois tendus, lors de cette matinée, la problématique des chats errants a fortement intéressé les maires et responsables d'association pour la protection de l'animal. Cette première rencontre avait pour but de chercher à "animer un réseau et favoriser l'intelligence collective", selon les mots d'Estelle Leprêtre, la sous-préfète de Jonzac. La DDPP, direction départementale de protection des populations, était à ses côtés pour en parler, abordant les aspects réglementaires. Une autre rencontre aura lieu, par webinaire, le 13 décembre pour tous les maires du département.
Le constat est là : le nombre de chats abandonnés non stérilisés est en augmentation, entraînant de nombreux impacts dont celui sur la santé publique avec des zoonoses, des nuisances olfactives, sonores ; à cela s'ajoute celui sur la biodiversité avec la disparition d'oiseaux.
La seule solution pérenne est de stabiliser les populations. Cela passe en amont par une identification et une stérilisation. Marie Michel, de la maison SPA 33, a précisé qu'il y a 13 millions de chats errants en France et "qu'en quatre ans, un couple de chat peut avoir 20 000 descendants. Le problème est aussi bien en ville qu'en campagne." En Haute-Saintonge, trois associations œuvrent : Le Chat libre des Trois Monts, basé à Chepniers, Larmes de Chat, à Cercoux, et Caats, à Jonzac. Deux responsables ont témoigné sur leur désarroi face aux nombreux appels qu'elles reçoivent. "J'en reçois une quinzaine par jour, sans compter les SMS et les mails", se désole Nathalie Nicollet, la présidente de Caats.
La stérilisation, la solution
Pour mener à bien une stérilisation, de nombreuses opérations sont nécessaires en amont : cartographier les chats errants, planifier les actions, annoncer la campagne, lancer une opération de trappage, le transfert vers la clinique vétérinaire, puis la stérilisation, l'identification, la relâche des chats libres. Mais avant tout cela : qui les attrape ? Qui fournit les cages ? Qui fournit les cache-cages ? Qui donne les appâts ? Qui s'occupe du transport ? Beaucoup d'interrogations, sachant que l'identification de ces animaux se fait au nom de la mairie où ils ont été trouvés.
La campagne de stérilisation peut se faire sous forme de "contrat", entre la mairie, la SPA et le véto, à raison de 55 € pour un mâle, 70 € pour une femelle et 80 € pour une femelle gestante. Patrick Giraudeau, le maire de la Montendre, a indiqué avoir dépensé 4 380 € cette année pour faire stériliser 50 chats. Les maires présents ont pointé la responsabilisation des propriétaires de chats, un problème de société. Le maire de Clérac, Michel Quod, a quant à lui reçu une facture de 82,50 € de frais de crémation du vétérinaire, pour un chiot. "Qui a récupéré le chiot pour l'amener chez le véto ?" Des propos qui ont résonné chez Brigitte Quantin, maire de Saint-Aigulin : "à la mairie, j'ai déjà reçu 10 factures pour payer des frais de vétérinaire." À quelques semaines de Noël, il est bon de rappeler qu'offrir un animal, ce n'est pas un jouet. Si l'on n'est pas capable de l'assumer, autant s'abstenir d'un avoir un à la maison.