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Installation
S’installer hors cadre familial : saisir l'opportunité

Audrey Pelletier a rejoint l’équipe du Gaec du Petit Chauveux en juin 2020, après un stage parrainage d’un an. Passionnée par l’élevage caprin, la jeune agricultrice a saisi l’occasion de s’installer plus vite que prévu.

La jeune agricultrice Audrey Pelletier a quelques chèvres préférées, comme Biquette. Vous la voyez ? Si, si, celle au milieu !
© Léa Calleau

« Être dehors, au contact des animaux », c'est ce qu'a toujours voulu Audrey Pelletier. Lors d'un stage découverte en BEPA équin, la jeune femme a un coup de cœur pour les chèvres. Puis, son bac pro CGEA en poche, elle continue à se former en travaillant comme salariée dans des élevages caprins, avec l'idée en tête de s'installer un jour.

Ce jour est arrivé plus vite que prévu : « L'opportunité s'est présentée très rapidement, raconte la jeune femme. Je savais que si je la laissais passer, je n'en aurais pas d’autre avant plusieurs années. » L'opportunité en question, c'était de rejoindre les quatre associés du Gaec du Petit Chauveux, à Niort, qui élèvent 700 chèvres alpines. En calculant ses trimestres, l’un des associés s’est rendu compte en 2018 qu’il pouvait partir à la retraite dans un an et demi. « Il a fallu trouver quelqu’un en urgence », se rappelle Florian Esteves, éleveur au Gaec. Il connaissait Audrey grâce aux réunions d’éleveurs. En novembre 2018, il lui propose le poste, qui comprend la gestion du troupeau et de l'administration de l'exploitation. Trois mois plus tard, elle commence en CDD avant d'enchainer sur un stage parrainage pendant un an. Juin 2020, la voilà installée !

Quitter un CDI pour s'installer

Avant de se lancer dans le parcours à l'installation, Audrey Pelletier voulait être sûre que sa banque la suivrait. « J'ai fait une estimation et la banque a suivi. C'est une installation dans un Gaec. La banque sait que j'ai un salaire dès les premiers mois. Ça n'a pas posé de difficulté. »

En CDI dans un élevage du côté de Saint-Maxire, elle doit démissionner, ce qui ne lui permet pas d'ouvrir des droits au chômage, condition nécessaire pour faire un stage parrainage avec Pôle Emploi1. Elle commence donc par un CDD de quatre mois qui rend possible le stage parrainage dès l'été 2019.  « Ça m'a permis de voir le travail sur une année complète. Il ne faut pas moins d'un an pour faire le tour de l'administratif de A à Z. C'était important aussi de voir la manière de travailler de l'équipe », assure-t-elle.

Audrey Pelletier n’avait pas un projet bien arrêté sur son installation, elle voulait surtout gérer elle-même son activité. Même si le Gaec implique une collaboration, ça ne l’a pas freinée : « Chacun a sa partie et, entre associés, on est à égalité au niveau de la prise de décision. C'est aussi avantageux d'être à plusieurs. Quand on doute, on échange entre nous, c'est rassurant. »

Elle commence le parcours à l’installation au début de son CDD en réalisant le stage 21 heures et le Plan d'Entreprise, établi avec Cerfrance. « J'étais vraiment bien entourée et épaulée par Aline Proust pour monter mon dossier », reconnaît la jeune éleveuse, qui arrive au bout des démarches.

Des ralentissements administratifs

Au 1er juin 2020, Audrey Pelletier est officieusement installée, des formalités administratives restant à parfaire. Aujourd’hui, son installation est « enfin » officielle, même si le parcours a été long, la somme des papiers à fournir étant importante pour une installation hors cadre familial.

Cette lourdeur administrative est notamment liée à la demande de la DJA (Dotation Jeune Agriculteur), dont une modulation permet d'obtenir une aide supplémentaire pour les installations hors cadre familial (voir encadré). Audrey Pelletier a dû fournir tous les actes de naissance de ses trois futurs associés, de leur conjoint et parents. « Je peux faire un arbre généalogique du Gaec ! », sourit-elle. S'est rajouté à cela le confinement, qui a ralenti les procédures dans les mairies, les services juridiques et à la poste. « Il a fallu deux mois pour obtenir tous les actes de naissance », témoigne l'agricultrice. « Il manque encore les extraits du Kbis et l'affiliation à la MSA, mais j'ai reçu l'accusé de la DDT. Je me débrouille toute seule depuis deux mois et ça se passe très bien, pourvu que ça dure ! », espère la nouvelle éleveuse.

(1) Sans droits au chômage, le stage parrainage peut être financé par le dispositif AITA (Accompagnement à l’Installation-Transmission en Agriculture). Il dure alors un an maximum.

 

« Montrer patte blanche »

La modulation "hors cadre familial" existe depuis 2015. Elle a été pensée afin d'accompagner les repreneurs pour qui le parcours à l'installation est souvent plus difficile et plus long que ceux dans le cadre familial. Au revenu de base de la dotation jeune agriculteur, cette modulation accorde 20% supplémentaires, soit 2200€ en zone de plaine ou 2800€ en zone défavorisée en Nouvelle-Aquitaine. Pour solliciter cette aide, le repreneur doit « montrer patte blanche » en prouvant qu'il n'est pas lié à la famille du cédant ou de l'un des associés, jusqu’au 3ème degré. Pour cela, il fournit son livret de famille et celui de ses parents, et en cas de pacs ou mariages, ceux de son conjoint et des beaux-parents. Ces livrets sont ensuite croisés avec ceux de la famille du cédant ou des futurs associés.
Du côté du cédant, des aides ont également été prévues pour l’accompagner dans sa transmission. S'il a installé un candidat à la DJA hors cadre familial et qu'il a réalisé un diagnostic d'exploitation, il peut percevoir 1500€. S'il s'est inscrit de manière précoce au Répertoire Départ Installation, il peut recevoir a posteriori 3000€.

 

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