Ovin
S’installer… quand on est prêt
Tondeur de moutons, Alexandre Sarrazin a hésité à s’installer pendant plusieurs années avant de franchir le pas à l’âge de 31 ans. Éleveur ovin à Verruyes depuis le 1er octobre, il met enfin à l’œuvre des projets dont il rêvait depuis longtemps.
Tondeur de moutons, Alexandre Sarrazin a hésité à s’installer pendant plusieurs années avant de franchir le pas à l’âge de 31 ans. Éleveur ovin à Verruyes depuis le 1er octobre, il met enfin à l’œuvre des projets dont il rêvait depuis longtemps.
Indécis, c’est ainsi qu’Alexandre Sarrazin se décrit pendant les longues années où il a hésité à s’installer. Issu d’une famille d’agriculteurs, en MFR dès la 4ème et tondeur de moutons à 18 ans, il avait le parcours tout tracé pour être assez tôt à la tête d’une ferme. Face à cette prédestination, la peur de ne pas réussir était plus forte. « J’avais des amis déjà installés, plus jeunes que moi, qui me demandaient des conseils pour leur troupeau, témoigne-t-il. Alors, au bout d’un moment, je me suis dit que si je pouvais les conseiller, je pouvais aussi avoir mon propre élevage ». C’est donc à 31 ans qu’il reprend la ferme d’un de ses clients, Jean-Marie Passebon, éleveur de 500 brebis à Verruyes, qui était prêt à lui céder son exploitation depuis quelques temps déjà.
Aujourd’hui, son expérience rassure Alexandre Sarrazin dans son choix. Depuis son premier stage qui lui a communiqué la passion pour la tonte de moutons, il a travaillé à son compte pour une trentaine d’éleveurs dans les Deux-Sèvres et la Vienne, tout en étant salarié à mi-temps au sein d’un élevage ovin et bovin.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. « Je suis un peu têtu, quand j’ai un projet en tête, je vais jusqu’au bout », reconnait-il. Installé officiellement au 1er octobre 2020, mais déjà aux commandes depuis le mois de juin, il a commencé par faire un grand ménage sur la ferme. Récurer les tôles, ranger le matériel, il faut que tout soit propre et en ordre. S’il a hésité à s’installer, c’est qu’il veut faire les choses bien à sa manière. Et il n’a qu’une hâte : mettre ses projets à exécution.
45 ha et un système à revoir
Une partie du foncier s’est évaporé au moment de la reprise. Au lieu des 63 ha de SAU, Alexandre Sarrazin s’est retrouvé avec 45 ha. Cette perte de surface l’oblige à revoir tout le système de cultures. À la place de l’enrubannage du foin et des céréales à paille, il cultive aujourd’hui 6 ha de méteil suivi de maïs ensilage pour obtenir deux récoltes sur un an. « Je choisis des cultures fourragères qui sont assez productives comme le colza fourrager et le sorgho », explique-t-il. Le reste des parcelles est dédié au pâturage.
Avec un nouveau système de cultures, le jeune agriculteur a dû s’équiper en matériel. Chanceux, il est situé à quelques centaines de mètres de la Cuma Sud-Gâtine. Bétayère, rouleau, ensileuse, presse-enrubanneuse… Il accède au parc complet de la Cuma, ce qui ne l’empêche pas de faire appel à une ETA quand il le souhaite. « Je ne fais pas l’épandage moi-même, j’y passerai trop de temps tout seul. Je préfère me concentrer sur les animaux ».
Passer en sélection
De 500 brebis, le jeune éleveur voudrait monter à 600 dans les cinq ans. « Aujourd’hui, on a des Vendéens croisé Charollais. Je veux tous les passer en Rouges de l’Ouest ». Le Vendéen est trop mou, juge l’éleveur, et les brebis pas assez laitières. « Généralement les éleveurs font l’inverse, ils passent du Rouge de l’Ouest au Vendéen parce que le Rouge de l’Ouest est beaucoup plus vif », observe-t-il en souriant. Pour Alexandre Sarrazin, c’est un rêve d’enfant qui est prêt de se concrétiser. Il lui faudra une dizaine d’années pour reconstituer un cheptel race pure. Dans trois semaines, il va pouvoir vendre ses premiers agneaux, en label Poitou-Charentes, au Marché de Parthenay.