Soldive : une catastrophe annoncée
C’est la fin des gros melonniers du Thouarsais. Après l’arrêt de Rouge-Gorge fin 2019, une nouvelle page se tourne avec la fermeture imminente du site de Brie de Soldive, annoncée en fin de semaine dernière.
« L’inorganisation du marché, la concurrence, la pression des GMS et la difficulté de recrutement de main-d’œuvre en ont eu raison, liste François Chauveau, membre du bureau de la Fnsea 79. Et puis la météo de l’été, avec 80 % de perte de rendement sur certaines parcelles, a compliqué les choses. Les premiers bons melons sont arrivés en septembre ». Autrement dit, quand les consommateurs n’en voulaient plus.
Vu la saison, on s’attendait à une réduction d’activité et de surfaces mais pas à ce coup de massue."
Surpris par la rapidité de la décision, 26 salariés restent sur le carreau, à l’instar du chef de culture Maxime Breillad : « Vu la saison, on s’attendait à une réduction d’activité et de surfaces mais pas à ce coup de massue. On est en train de trier, voir ce qu’on vend. C’est dur, comme ça l’est pour nos partenaires para-agricoles et les agriculteurs locaux avec lesquels on travaillait pour la location des terres ».
L’économie locale est impactée, notamment sur l’emploi saisonnier, une centaine de saisonniers longue durée travaillant dans le secteur chaque année, et près de 400 sur des contrats plus courts.
« Nos melonniers historiques ont souffert des charges très lourdes liées à la main-d’œuvre. Nous continuons notre travail à la commission Emploi formation régionale de la Fnsea pour trouver des exonérations pour les saisonniers, comme nous l’avons fait en 2021 en prolongeant la TO/DE », commente le responsable de la commission Jean-Michel Monneau.
Des solutions de reclassement vont être proposées aux salariés. Quant aux melons Soldive, ils continueront d’être produits à Sémussac (17). Mais l’industrie des melons thouarsais, débutée dans les années 60, a vécu.