Xavier Beulin, président de la Fnsea
« Sommet pour l’emploi : Ce que nous aurions pu dire… »
Xavier Beulin, président de la Fnsea
Xavier Beulin
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Prolea
La Fnsea n’a pas été invitée au sommet pour l’emploi du 18 janvier. « Dommage », dit Xavier Beulin. Et il s’en explique.
« Si nous avions été invités, (…), nous aurions affirmé notre conviction de l’urgence de refonder le pacte social français (…) pour qu’il redevienne un atout pour la croissance et l’emploi (…) Il ne s’agit en aucun cas de revenir sur notre modèle social basé sur une protection sociale de haut niveau, sur la solidarité et sur une gouvernance responsable. Au contraire, nous sommes attachés à ce modèle et à faire vivre ces valeurs dans le temps. Mais, les fondements de ce pacte sont aujourd’hui menacés. Menacés car l’inadéquation de son financement avec la réalité économique risque à très court terme de provoquer sa remise en cause. Dans ce contexte, continuer à utiliser l’assiette « salaire » conduit à intégrer les cotisations sociales dans le prix de revient des biens et services produits en France et ainsi à créer une double discrimination.
La Fnsea pense qu’il est aujourd’hui nécessaire de revenir sur cette situation. Pour les secteurs qui sont à la fois fortement employeurs en France et soumis à une concurrence étrangère, comme l’industrie ou l’agriculture, une réforme est urgente. Notre expression marque le refus de l’abandon de ce tissu économique (…). Stoppons la spirale du renoncement.
Notre détermination est de sortir du cercle vicieux qui dégrade la compétitivité des entreprises, impacte négativement le niveau de l’emploi, alourdit un peu plus encore le besoin de protection sociale et au final grève à nouveau la compétitivité.
Bien sûr, la compétitivité de l’économie française ne saurait se limiter à la question du coût du travail. La recherche, l’innovation, le coût de l’énergie et des matières premières, l’organisation de nos capacités exportatrices sont autant d’éléments fondamentaux qui sont au cœur de nos préoccupations. Mais occulter le coût du travail serait une erreur grave. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation nouvelle : notre compétitivité se dégrade, non seulement à l’égard de pays émergents, mais surtout par rapport à des pays en tout point comparables au nôtre. Or sur ce sujet, les écarts en matière de coût du travail prennent une importance considérable.
La comparaison avec l’Allemagne est peut-être un peu trop à la mode et il convient d’être prudent sur des analyses souvent partielles. Même si ce n’est pas la seule explication, la différence de coût du travail dans nos deux pays est incontestablement une des clés de ces évolutions. En 2000, le coût moyen horaire du travail en France était de 8 % inférieur à celui de l’Allemagne. En 2008, il dépassait de près de 10 % celui de l’Allemagne… Et cette différence est d’autant plus importante que l’emploi est peu qualifié. Or, à ce jour, nous avons le sentiment que toute évolution de ce dossier semble figée au nom de l’histoire de notre système social.
Il est impératif parallèlement à la mise en place de la TVA emploi de sauvegarder le pouvoir d’achat des salariés aux rémunérations modestes, de maintenir le principe de responsabilité des employeurs et des salariés face à certains risques sociaux, de tenir compte des spécificités de secteurs d’activité particuliers, de veiller à ne pas constituer un nouveau frein à la croissance… (…)
On nous dit que la TVA serait un impôt injuste, mais l’injustice n’est-ce pas de ne pas avoir d’emploi ? »
« Si nous avions été invités, (…), nous aurions affirmé notre conviction de l’urgence de refonder le pacte social français (…) pour qu’il redevienne un atout pour la croissance et l’emploi (…) Il ne s’agit en aucun cas de revenir sur notre modèle social basé sur une protection sociale de haut niveau, sur la solidarité et sur une gouvernance responsable. Au contraire, nous sommes attachés à ce modèle et à faire vivre ces valeurs dans le temps. Mais, les fondements de ce pacte sont aujourd’hui menacés. Menacés car l’inadéquation de son financement avec la réalité économique risque à très court terme de provoquer sa remise en cause. Dans ce contexte, continuer à utiliser l’assiette « salaire » conduit à intégrer les cotisations sociales dans le prix de revient des biens et services produits en France et ainsi à créer une double discrimination.
La Fnsea pense qu’il est aujourd’hui nécessaire de revenir sur cette situation. Pour les secteurs qui sont à la fois fortement employeurs en France et soumis à une concurrence étrangère, comme l’industrie ou l’agriculture, une réforme est urgente. Notre expression marque le refus de l’abandon de ce tissu économique (…). Stoppons la spirale du renoncement.
Notre détermination est de sortir du cercle vicieux qui dégrade la compétitivité des entreprises, impacte négativement le niveau de l’emploi, alourdit un peu plus encore le besoin de protection sociale et au final grève à nouveau la compétitivité.
Bien sûr, la compétitivité de l’économie française ne saurait se limiter à la question du coût du travail. La recherche, l’innovation, le coût de l’énergie et des matières premières, l’organisation de nos capacités exportatrices sont autant d’éléments fondamentaux qui sont au cœur de nos préoccupations. Mais occulter le coût du travail serait une erreur grave. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation nouvelle : notre compétitivité se dégrade, non seulement à l’égard de pays émergents, mais surtout par rapport à des pays en tout point comparables au nôtre. Or sur ce sujet, les écarts en matière de coût du travail prennent une importance considérable.
La comparaison avec l’Allemagne est peut-être un peu trop à la mode et il convient d’être prudent sur des analyses souvent partielles. Même si ce n’est pas la seule explication, la différence de coût du travail dans nos deux pays est incontestablement une des clés de ces évolutions. En 2000, le coût moyen horaire du travail en France était de 8 % inférieur à celui de l’Allemagne. En 2008, il dépassait de près de 10 % celui de l’Allemagne… Et cette différence est d’autant plus importante que l’emploi est peu qualifié. Or, à ce jour, nous avons le sentiment que toute évolution de ce dossier semble figée au nom de l’histoire de notre système social.
Il est impératif parallèlement à la mise en place de la TVA emploi de sauvegarder le pouvoir d’achat des salariés aux rémunérations modestes, de maintenir le principe de responsabilité des employeurs et des salariés face à certains risques sociaux, de tenir compte des spécificités de secteurs d’activité particuliers, de veiller à ne pas constituer un nouveau frein à la croissance… (…)
On nous dit que la TVA serait un impôt injuste, mais l’injustice n’est-ce pas de ne pas avoir d’emploi ? »