Graminée
Sorgho : quelle stratégie de désherbage possible ?
La réussite d’une culture de sorgho passe par la réussite de son désherbage.
La réussite d’une culture de sorgho passe par la réussite de son désherbage.
En Poitou-Charentes, les sols sont en préparation et les premiers semis ont même été effectués. Plusieurs stratégies sont possibles, avec leurs points forts et leurs inconvénients. Mais la première clef de réussite est la qualité de l’implantation, avec l’objectif d’une levée rapide et régulière : les solutions de prélevée étant limitées, il faut souvent attendre le stade 3 feuilles pour intervenir efficacement. La stratégie optimale dépendra de l’historique de chaque parcelle, et notamment de la flore adventice attendue.
Le sorgho est une culture sensible à la concurrence précoce des mauvaises herbes. C’est la maîtrise des graminées estivales qui est la plus délicate à assurer, avec peu de solutions disponibles. Il est préférable d’éviter les parcelles fortement envahies en graminées estivales, surtout le panic faux-millet et le sorgho d’alep pour lesquels il n’existe pas de solutions de lutte chimique en culture.
La première priorité est de semer sur un sol propre et de soigner la qualité de l’implantation. La lutte contre les adventices s’articule autour de 3 périodes d’intervention :
- Le postsemis – prélevée : elle permet une maitrise des levées précoces des graminées et dicotylédones. Un rattrapage est souvent à prévoir, en particuliers vis-à-vis des graminées. Il est préférable de ne pas intervenir sur sols légers, filtrants, sensibles à la battance ou en cas de prévision de fortes précipitations. Les conditions d’application sont primordiales: un lit de semence fin et humide, ainsi que quelques pluies suivant le traitement sont nécessaires pour espérer une efficacité correcte.
- La postlevée précoce au stade 3 feuilles du sorgho : elle vise prioritairement la lutte antigraminées avec également, selon les solutions, un spectre antidicotylédones plus ou moins large. L’efficacité des antigraminées racinaires est conditionnée par l’humidité du sol et l’interventions sur des adventices en cours de levée ou au stade jeune (2-3 feuilles maximum). Il est recommandé de ne pas dépasser une dose de 1000 g/ha de S-métolachlore.
- La postlevée de rattrapage antidicotylédones (annuelles ou vivaces) au stade 4-8 feuilles du sorgho.
Désherbage mécanique
Les solutions de désherbage mécanique sont très utiles sur sorgho ; elles permettent de compléter et de sécuriser la maîtrise des mauvaises herbes. Il est possible de positionner un passage de herse étrille ou de houe rotative quelques jours après le semis (technique du passage « à l’aveugle ») en ayant pris soin de semer un peu plus profondément.
Un (ou plusieurs) binage(s) (avec buttage) peuvent être réalisés vers le stade 5-6 feuilles du sorgho.
On cherchera des conditions dites « séchantes » après l’intervention, donc idéalement sans pluie prévue les jours suivants.