Environnement
Systématiser les projets en Nouvelle-Aquitaine
Face aux enjeux environnementaux et climatiques, l’agriculture propose de nouveaux outils. Elle réfléchit au développement de systèmes de captation d’eau et de gestion des déchets sur le territoire régional.
Face aux enjeux environnementaux et climatiques, l’agriculture propose de nouveaux outils. Elle réfléchit au développement de systèmes de captation d’eau et de gestion des déchets sur le territoire régional.
Le changement climatique, un fait du XXIe siècle contre lequel il semble impossible de lutter. Pourtant, l’agriculture a des outils à faire valoir. C’était tout l’enjeu du débat qui s’est tenu, à distance, mercredi 20 mai, lors de la Semaine de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine. « Le changement climatique est là, on a déjà gagné un degré, donc le défi de départ a changé, lance immédiatement Hervé Le Treut, climatologue. Le retour en arrière n’est plus possible. Mais il va falloir faire au mieux et optimiser toutes nos actions pour au moins limiter ce réchauffement », continue-t-il.
Des idées de captation
La filière agricole a les moyens pour encourager ce mouvement. « On a évolué. Mais on a besoin de temps pour adapter certaines mesures, mettre en place la transition, avec des modèles résilients utilisant des méthodes plus vertueuses », exprime Bernard Layre, secrétaire général de la Fnsea régionale.
Parmi les sujets en lien direct avec ce nouveau contexte, il y a l’eau. « Le changement climatique, c’est aussi une évolution dans la répartition de la pluviométrie, d’où la solution de la captation », pointe du doigt Alain Dupuy, hydro-géologue.
« On peut avoir une eau retenue en surface, dans des cuvettes. Mais on travaille aussi sur des prototypes de retenues ‘‘fuyantes’’ en Lot-et-Garonne. L’idée est de stocker l’eau et de la restituer aux nappes, de l’aider à s’infiltrer », continue-t-il. C’est de la recherche que de nouvelles solutions pourront émerger.
12 sites de biogaz en Nouvelle-Aquitaine
L’agriculture est aussi capable de protéger la biodiversité, de produire de la biomasse pour capter le carbone. Enfin, elle a un rôle majeur à jouer dans la production d’énergies renouvelables. Déléguée biométhane sur la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie pour GRDF, Séverine Eliot a ainsi présenté la solution du biogaz. « On a déjà douze sites de méthanisation qui injectent dans le réseau en Nouvelle-Aquitaine, pour l’équivalent de la consommation de 30 000 logements ».
Alors que ces projets sont récents, la demande est forte. « Il faut entre deux et cinq ans pour mener à bien un projet. Actuellement, une centaine est inscrite au registre. S’ils vont tous au bout, cela correspondrait à fournir 10 % de la consommation régionale », continue l’experte. Ces projets ont un fort intérêt agronomique, permettant de traiter les déchets, et avec le digestat d’obtenir un engrais organique naturel pour l’exploitation.
Une rentabilité en moins de dix ans
Un modèle économique qui a de quoi séduire. « L’investissement de départ est de trois à sept millions, pour une rentabilité estimée au bout de huit ou neuf ans, voire moins », note Séverine Eliot. La méthanisation est donc un exemple parfait de collaboration entre différents acteurs. Pour l’agriculture, cet axe de travail est aussi une solution pour renvoyer une meilleure image à la société. Un modèle gagnant-gagnant.