Foncier
Terre de Liens : installer sans la contrainte foncière
Fin septembre, le Gaec Légumes & Co est devenu la 200e ferme à intégrer Terre de Liens. En échange d’une aide à l’installation ou à l’acquisition de foncier, les exploitants s’engagent à signer un bail environnemental et à adopter l’agriculture biologique.
Fin septembre, le Gaec Légumes & Co est devenu la 200e ferme à intégrer Terre de Liens. En échange d’une aide à l’installation ou à l’acquisition de foncier, les exploitants s’engagent à signer un bail environnemental et à adopter l’agriculture biologique.
C’est encore une étape de franchie pour Terre de Liens. Vendredi 25 septembre, les adhérents étaient réunis sur l’exploitation du Gaec Légumes & Co, à Combrand, pour marquer l’acquisition de la 200e ferme de l’association. « Il y a dix ans, cette ferme de la Gorère comptait un seul agriculteur, précise Henri Pousset, le président de Terre de Liens Poitou-Charentes. Il a cédé à l’époque 3,5 ha pour l’installation de Patrick Dufour et Jean-Marie Lebeau, en production maraîchère. Aujourd’hui, grâce à l’achat de 12 ha par la foncière Terre de Liens, trois nouveaux jeunes intègrent la ferme ».
L’acquisition de cette 200e ferme est emblématique de la philosophie et la démarche de la structure : installer tout en protégeant les terres agricoles de la spéculation. Pour autant, la démarche est exigeante. Il faut trouver un cédant, ou acheter des terres libres, parfois par l’intermédiaire de la Safer. « On travaille avec eux, c’est un bel outil. On la critique beaucoup, mais on nous l’envie en Europe, insiste Henri Pousset. Ensuite, nos candidats à l’installation doivent opter pour le bio et nous signons un bail environnemental de carrière ».
Participation par don ou par l’achat d’actions
Patrick et Jean-Marie travaillaient, avant leur installation, au bureau méthode France Design de l’entreprise Heuliez de Cerizay. De leur expérience professionnelle, ils ont transféré les process « taylorien » de production. « On essaie d’optimiser chaque tâche et geste. Et on a investi dans 3 000 m2 de serres et des outils pour diminuer la pénibilité et intervenir à point nommé. Ça a demandé dix ans avant d’être véritablement opérationnel », concède Jean-Marie. Ils produisent annuellement 50 tonnes de légumes avec 70 variétés. L’arrivée des trois nouveaux associés, hors cadre familial, devrait assouplir le système.
Terres de Liens repose sur trois piliers : l’association territoriale, « l’instance politique », la foncière, « le propriétaire officiel qui achète le foncier » et la fondation « qui collecte des dons (de particuliers ou d’entreprises) et les actions (d’une valeur de 104 euros). Un petit geste qui peut aider à l’installation », selon son président.
La boîte à idées de la gestion du foncier