5 questions à… Yohann Guédon, président du Comité d'orientation de l'élevage
« Tout faire pour maintenir l’activité des éleveurs de porcs »
Pour l’éleveur de porcs du sud-Charente, les aides annoncées pour la filière porcine ne doivent être qu’un premier pas face à plusieurs problèmes de fond : le prix et l’absence de visibilité pour les producteurs
Pour l’éleveur de porcs du sud-Charente, les aides annoncées pour la filière porcine ne doivent être qu’un premier pas face à plusieurs problèmes de fond : le prix et l’absence de visibilité pour les producteurs
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé un plan de sauvegarde de la filière porcine. Dans quel état est la filière pour justifier ces mesures ?
Yohann Guédon : L’état est catastrophique ! Nous avons à faire face au covid, à la peste porcine, à la chute du marché avec la hausse de la production de porcs en Chine qui a monté de véritables fermes usines de plus de 40 000 têtes. Les marchés européens et mondiaux sont complètement déséquilibrés, avec en même temps une envolée des prix des matières premières et de l’alimentation. Au final, nous connaissons en même temps une hausse de 15 à 20 % du coût de l’alimentation et une baisse du cours du porc du même ordre. Cela génère de gros écarts entre le prix payé et le coût de production. Pour un élevage moyen de 150 truies, ça peut représenter une baisse de résultat de 15 000 euros par mois. D’ici la fin de l’année, on risque de perdre beaucoup de producteurs.