Prix du lait
Tractations très serrées entre producteurs et industriels
La réunion interprofessionnelle du 30 octobre entre producteurs laitiers et transformateurs n’a pas abouti à un accord sur un prix du lait pour fin 2008 et début 2009. Les parties devaient se revoir le 4 novembre.
Les positions des transformateurs ont sensiblement bougé, lors de la réunion du Cniel, le 30 octobre. Ils ont proposé une baisse de prix de 30 euros pour 1 000 litres pour fin 2008 et de 55 euros pour début 2009, avec une flexibilité de -15 euros. La FNPL a de son côté fait un effort supplémentaire en mettant sur la table des négociations une baisse de 10 euros pour fin 2008 et de 20 euros pour début 2009, avec une flexibilité de -10 euros. Les transformateurs lui ont répondu qu’ils devaient y réfléchir, notamment avec leurs actionnaires.
Une avancée des producteurs
Les producteurs estiment qu’ils répondent au souci des industriels de plus de réactivité de leur part face aux différents marchés. Thierry Roquefeuil souligne que les propositions de la FNPL sont « une avancée très importante des producteurs par rapport à la conjoncture et à leur besoin d’asseoir leur trésorerie. Nous avons presque franchi notre ligne rouge. On veut bien faire un petit effort pour fin 2008 et début 2009. Mais le reste de notre effort a déjà été fait en 2007 ». Et de prévenir : « Nous préférons pas d’accord plutôt qu’un mauvais accord ».
Les producteurs ont rappelé aux industriels qu’ils n’ont pas répercuté immédiatement la hausse fin 2007 à la production. Les transformateurs français avaient expliqué que, essentiellement positionnés sur des produits de grande consommation (PGC), ils ne pouvaient pas passer ces hausses auprès de la distribution. A la différence de l’Allemagne où les industriels passaient alors les hausses à leurs producteurs car ils étaient surtout sur des produits industriels. « Mais fin 2008, les mêmes transformateurs nous demandent d’impacter des baisses car les prix des produits industriels ont fortement baissé. Leurs débouchés auraient-ils changé en un an ? », s’agace Thierry Roquefeuil.
Des mobilisations partout en France
C’est dans ce climat que les éleveurs laitiers mènent des actions sur tout le territoire national. Laiteries assiégées, camions bloqués, grandes et moyennes surfaces visitées, les éleveurs font entendre leur insatisfaction concernant la volonté des entreprises de faire baisser le prix du lait alors qu’ils ont subi de plein fouet l’augmentation des charges au sein de leurs exploitations.
Dans le bassin laitier Charentes-Poitou, chaque laiterie a été visitée par les FDSEA-UDSEA et les JA.
Le mercredi 29 octobre 2008 , c’est pour assister au Criel que 80 éleveurs se sont déplacés à Surgères.
En Deux-Sèvres, le magasin Leclerc de Parthenay a été visité vendredi 31 octobre. La FDSEA et les JA ont pu s’entretenir avec les responsables de la grande surface et dénoncer devant la presse certaines pratiques scandaleuses. Dans le même temps les éleveurs retournaient les produits incriminés dans les réserves et les frigos. L’intention n’était pas de détériorer ou de gaspiller mais bien de montrer aux consommateurs la réalité de la situation.
Pour la FDSEA et les JA, « les agriculteurs ne sont pas responsables de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs ».
C’est enfin à Epannes qu’un camion de livraison de laiterie fut bloqué toute la matinée du lundi 3 octobre pour avertir que les actions syndicales des éleveurs laitiers pourraient bien prendre encore plus d’ampleur.