Un budget contraint pour le Conseil départemental
Le Conseil départemental de la Vienne a eu bien du mal à boucler son budget, en hausse de 30 millions d'euros. C'est finalement en piochant dans ses réserves qu'il a réussi à l'équilibrer.
Augmentation des dépenses sociales, inflation, baisse des recettes des droits de mutation liées aux transactions immobilières, DGF à la baisse... L'effet ciseau pour le Conseil départemental est particulièrement important. "Entre 2021 et 2024, nous avons 40 millions de dépenses en plus pour les prestations sociales, mais sur le même laps de temps, la compensation de l'État n'est que de 11 millions d'euros" détaille Claude Eidelstein, vice-président du Conseil départemental en charge des finances. En 2024, cette ligne de budget atteint en effet 296 millions d'euros. Du côté des pertes, la plus importante est celle des DMTO. "En 2022, nous avons perçu 67,5 millions d'euros. En 2023, c'était 52,5 millions. Et pour 2024, nous avons déjà une baisse de 1,7 million d'euros sur les deux premiers mois" s'inquiète l'élu. "C'est un budget travaillé différemment et à l'euro près" assure Alain Pichon. "Nous n'avons plus aucun levier fiscal, c'est une vraie inquiétude !" ajoute le président du conseil départemental qui assure que la collectivité est "au bord de l'asphyxie". Selon lui, ce sont les choix unilatéraux de l'État qui mènent à cette situation. Ce qui a finalement permis à l'assemblée départementale de boucler son budget, ce sont les réserves qu'elle avait mises de côté depuis 2021. "C'était une prudence salutaire de notre part" lance Alain Pichon. Mais ce trésor est aujourd'hui quasiment épuisé, et c'est donc avec inquiétude que les élus envisagent les budgets suivants. "2024 sera une année pragmatique !". Si les dépenses continuaient à progresser et les recettes à diminuer, la solution pourrait être de rogner sur les dépenses liées aux compétences non obligatoires d'un conseil départemental, comme le sport ou la culture. "L'impact et l'enchaînement pour le territoire seraient terribles" convient Alain Pichon, qui assure que cette éventualité ne s'est pas encore vraiment posée. "Notre seule certitude, c'est que les dépenses sociales évoluent très rapidement !" regrette Claude Eidlestein.