Aviculture
Un couvoir pour un approvisionnement local
Charline Chebrou va proposer à la rentrée, à Saint-Romans-des-champs, des poussins pour les aviculteurs des alentours, avec la volonté de développer l'approvisionnement local mais aussi de mettre en valeur des races plus rustiques, tout en mettant en avant le bien-être animal.
Charline Chebrou va proposer à la rentrée, à Saint-Romans-des-champs, des poussins pour les aviculteurs des alentours, avec la volonté de développer l'approvisionnement local mais aussi de mettre en valeur des races plus rustiques, tout en mettant en avant le bien-être animal.
Lorsque les aviculteurs des Deux-Sèvres et de la Vendée ont besoin de poussins, ils passent généralement un coup de fil à leur coopérative, sans forcément savoir leur provenance ou leurs conditions de production. Pour ceux qui sont installés en petits effectifs pour la vente directe, ce manque de transparence et d'offre sur le territoire est un vrai manque. C'est donc pour proposer un approvisionnement local de poussins d'un jour que Charline Chebrou s'est lancé dans l'aventure de l'installation. Son projet : produire jusqu'à 3 000 poussins (500 dans un premier temps) toutes les cinq semaines pour fournir les petits exploitants, dans un rayon de 100 km autour de la ferme de Saint-Romans-des-champs, acquise en avril 2021.
La cinquantaine d'hectares attenante accueille pour l'instant les cultures et des brebis berrichonnes de l'Indre, qui pâturent les six hectares de prairies et de couverts végétaux. Pendant ce temps, les travaux de l'ancien bâtiment de vaches laitières avancent pour accueillir le couvoir, composé d'un incubateur d'une capacité de 2 500 œufs et d'un éclosoir de 1 600 places.
Des animaux productifs et locaux
En attendant que l'exploitation soit prête, les 170 volailles qui sont déjà arrivées au mois de février grandissent doucement sur la ferme de son père, Mathias, éleveur de chèvres poitevines aux Fosses. La production devrait débuter ici à partir du mois de septembre, avant de basculer définitivement sur l'autre ferme en début d'année prochaine.
Là-bas, un espace dédié de 2 ha va les y attendre. Les reproducteurs y seront en plein air, avec des densités qui correspondent au bio, nourris avec une production bio. Seul le démarrage des poussins reproducteurs se fera avec de l'aliment standard pour des raisons économiques mais une dérogation permet de le faire et n'impactera pas le statut bio jusqu'à trois jours de vie. Des poulaillers mobiles seront également installés pour une mise en place plus facile et une application du fumier sur la parcelle plus régulière.
Si, pour des facilités de mise en place et de débouchés, la jeune femme de 27 ans a opté pour la race classique cou nu, elle compte se tourner rapidement vers la Marans et la Barbezieux, plus rustiques, pour introduire de la diversité génétique et mettre en avant des races à petits effectifs. " On ne peut les trouver qu'en petite quantité à destination des particuliers. L'idée est de proposer un certain volume pour assurer une production professionnelle. La race doit être locale, avec un compromis entre productivité et rusticité ".
À terme, l'éleveuse souhaiterait monter jusqu'à six races différentes. Une production uniquement pour la viande pour débuter, qui ne nécessite donc pas de sexage, un acte qui la rebute pour des raisons idéologiques, mais l'idée de travailler sur des races à double fin, comme la Noirans, n'est pas à écarter pour l'avenir.
Un modèle à petite échelle
Des contacts ont déjà été noués avec une poignée d'éleveurs et une trentaine d'entre eux se sont montrés intéressés. " Ils sont partants sur le principe mais je n'ai pas encore annoncé de volume, de prix ou de date de livraison, nuance la jeune femme. Il y a encore des choses à régler ". Dans un premier temps, elle sera secondée sur l'exploitation par son père, le temps de caler les choses (site Internet, logistique pour le transport, contractualisation). Ensuite, l'activité pourra se développer doucement, mais pas dans des proportions industrielles non plus. " Je veux rester sur un modèle à petite échelle, où le bien-être des animaux est favorisé ". Pour rester au plus proche de ses convictions.
Contact : chebroucharline@yahoo.fr. Une cagnotte Miimosa est également en ligne jusqu'au 9 juillet à l'adresse https://www.miimosa.com/projects/au-couvoir-paysan pour aider au financement de plus d'un kilomètre de clôture.