Un film pour sensibiliser aux dangers de la route
Depuis deux semaines, un film de la sécurité est en cours de tournage dans la Vienne. Objectif : sensibiliser les jeunes aux dangers des stupéfiants, de la vitesse et de l'usage du téléphone sur la route.
Depuis deux semaines, un film de la sécurité est en cours de tournage dans la Vienne. Objectif : sensibiliser les jeunes aux dangers des stupéfiants, de la vitesse et de l'usage du téléphone sur la route.
Depuis le début de l'année, 26 personnes ont péri dans des accidents de la route dans la Vienne. Un chiffre déjà supérieur à celui de l'année 2023 tout entière, qui était de 23. Dans ces accidents, tout comme pour ceux moins dramatiques, les excès de vitesse, l'usage du téléphone et l'alcool sont très souvent identifiés comme des causes probables. Et puisque les jeunes sont eux-mêmes fréquemment impliqués, le bureau de la sécurité routière de la Préfecture de la Vienne a décidé de faire réaliser un film de sensibilisation. "C'est un clip de 13 minutes qui sera proposé dans tous les départements, ainsi qu'un spot de 30 secondes destiné aux cinémas" détaille Marion Valière-Loudiyi, dirigeante de l'Agence Poitevine Zébrelle, qui a été retenue pour réaliser ce document.
Le scenario choisi est inspiré d'un accident qui s'est déroulé il y a quelques années dans le département : des jeunes qui fêtent leur victoire dans des matchs de football et qui font des tonneaux en revenant.
L'usage du téléphone, une vitesse excessive, la consommation d'alcool et une ambiance très festive dans la voiture sont pointés dans le film. Ce même incident avait fait l'objet d'un film "Tribunal pas banal", et c'était à l'époque le procès qui avait suivi qui avait été mis en scène. Ce film de 1h a été diffusé depuis dans 85 départements et est visible sur la chaîne YouTube du même nom.
Lycéens impliqués
En plus des professionnels du cinéma qui ont pris en charge le tournage et la réalisation du film, un travail est réalisé avec les élèves du lycée Guy Chauvet de Loudun, qui sont en spécialité Cinéma audiovisuel. "Nous avons fait trois interventions dans l'établissement, tout d'abord avec François Luciani, le scénariste, puis pour faire répéter les élèves et enfin avec Thierry Mauvignier pour travailler avec les élèves sur 4 scènes" précise Marion Valière-Loudiyi. Une partie des 24 élèves de la classe de 1ère sont les comédiens du film, les autres sont associés au travail technique, de tournage et le seront dans les opérations de montage et de postproduction. Une façon de les impliquer un peu plus dans ce film de sensibilisation. Il devrait être terminé en fin d'année.
Si une partie du tournage s'est déroulée la semaine dernière à Saint-Cyr, pour les scènes où les jeunes font la fête, l'accident avait lui été tourné le lundi 30 septembre à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers. D'autres figurants des alentours y ont participé, à l'instar de Bruno Joly, agriculteur de la commune, qui fait notamment la voix off.
Les maires se saisissent de la sécurité routière
Face à des accidents nombreux sur leur commune, ce sont parfois les maires qui font le choix de nouveaux aménagements. Exemples à Berthegon et Nieuil-l'Espoir.
Depuis juin 2023, un feu a été installé sur la RD14 dans le bourg de Berthegon. Mais pas un feu tricolore traditionnel. "C'est un feu intelligent" explique Jean-Roch Thiolet, le maire de la commune. Depuis des années, les riverains se plaignaient de la vitesse excessive des véhicules, dans cette zone pourtant limitée à 50 km/h.
Et surtout, en plus des nombreux accrochages, deux accidents mortels avaient eu lieu, ce qui a poussé les élus à prendre les choses en main. "Nous avons engagé une concertation avec les habitats de la commune et celle de Saires". Le maire de ce village riverain, Joël Combeau, a largement pris part au processus. L'éventualité de mettre des ralentisseurs ne semblait pas recueillir beaucoup de soutiens.
Et c'est la pose de deux feux tricolores qui se déclenchent uniquement lorsqu'on dépasse la vitesse autorisée qui a intéressé les habitants, comme les élus. Un investissement de 15 000 € pour les deux, divisés entre les deux communes, et qui ont fait l'objet d'une subvention de 30 %.
Même s'il s'agit d'une départementale, c'est bien aux municipalités de financer ce type d'équipement lorsqu'il se situe dans un bourg. "Il s'agit en plus de feux solaires" se félicite Jean-Roch Thiolet, qui avait repéré cet équipement lors d'un salon des maires.
Depuis l'installation, et même si le maire convient que certains grillent parfois le feu, plus aucun accident n'est à déplorer.
" Les collectivités économiseraient beaucoup d'argent si tous les automobilistes respectaient le code de la route" assure de son côté Gilbert Beaujaneau, maire de Nieuil-l'Espoir, conscient que si la sécurité routière est l'affaire de tous, ce sont des individus qui sont au volant de leur voiture. Son objectif est lui aussi de réduire la vitesse à l'entrée de la commune, en arrivant de Poitiers. C'est d'ailleurs une demande exprimée par des habitants. "Mais nous avons eu aussi une pétition de résidants de cette rue qui voulaient d'autres aménagements" regrette Gilbert Beaujaneau. Un aménagement expérimental est en cours, avec des chicanes (voir la photo). " Un cabinet spécialisé va mener une étude pour nous dire quelle est la meilleure solution. Peut-être des feux intelligents (NDLR: comme à Berthegon). Cela va coûter encore de l'argent " conclut le maire de Nieuil-l'Espoir.