Un logiciel rochelais pour gérer les rappels de produits
La Compagnie rochelaise du logiciel a développé une application pour que les fabricants et les distributeurs puissent mieux coordonner leurs campagnes de rappel.
Dans les prochains mois, les producteurs et vendeurs de produits pourraient voir arriver un nouveau logiciel dans leurs habitudes de travail : Spread&Cole. Son objectif ? Simplifier la gestion des campagnes de rappel de produits grâce à un système de gestion de fichiers permettant d’éditer différents formats en une seule saisie. Jusqu’ici, la tâche était loin d’être simple. « Ça peut paraître fou, mais il n’y a pas deux distributeurs qui fonctionnent de la même façon pour les rappels », révèle Olivier Prentout. Et c’est valable aussi pour les services de l’État. Le système de « traçabilité descendante », qui « va permettre de répondre aux obligations de suivi imposées par la DGCCRF », intéresse le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui a reçu l’entreprise en juillet.
« Le secteur de l’agroalimentaire n’a jamais été aussi sûr au niveau sanitaire qu’aujourd’hui, estime Olivier Prentout. Les process sont assez sûrs, pour autant le zéro défaut n’existe pas. Dans la grande distribution, il y a environ un retrait par jour, 300 à 500 par an, et on est très vite sur plusieurs centaines, plusieurs milliers de points de vente. » L’affaire Lactalis et ses répercussions ont incité la société à rechercher des solutions pour prendre en compte les évolutions de la société en la matière, entre principe de précaution et rapidité de la circulation des informations. La rapidité de réaction doit permettre d’éviter que l’image des marques ne soit trop atteinte. L’entreprise met aussi en avant la dimension ouverte de son système : « on est sur une plateforme qui doit dans le pire des cas permettre à un non-client de déclarer un incident. » L’application permet aussi de suivre les lots signalés, dans les rayons, les entrepôts ou les camions, et de vérifier qu’ils ont bien été retirés.
Des petites entreprises aux multinationales
La commercialisation de Spread&Cole débute ce septembre pour les fournisseurs, avec un déploiement envisagé début 2020 chez les distributeurs. Le nom anglo-saxon du programme (qui signifie phonétiquement « diffuser et rappeler ») témoigne d’ambitions plus importantes encore. « On a la conviction qu’il y a un vrai marché à l’étranger, dans les pays de l’OCDE, notamment en Allemagne », assure Olivier Prentout. Pour autant, il ne compte pas négliger le commerce de proximité : plusieurs gammes de prix seront proposées pour que même de petites entreprises puissent utiliser la plateforme. D’autres débouchés sont envisagés, auprès des restaurants d’entreprise ou même des particuliers. « Il y a un vrai potentiel, maintenant il faut convaincre. »
Relocalisée en province
Alors que beaucoup de compagnies cherchent à se rapprocher de la capitale, Olivier Prentout a fait le choix inverse. Il a relocalisé ses bureaux parisiens à La Rochelle, ville où il n’avait pourtant aucune attache mais dont il loue la qualité de vie. L’aspect dématérialisé du travail l’a évidemment aidé à faire ce choix : « on n’a pas de clients aux alentours, on développe ici et on vend à l’extérieur du département… On apporte de la valeur au territoire. » Et pour symboliser ce nouvel ancrage, la compagnie, qui s’appelait Popei (du nom de son logiciel de gestion des travailleurs handicapés) a été renommée Compagnie rochelaise du logiciel en 2017. Elle emploie aujourd’hui 14 personnes. Pour le développement de Spread&Cole, la société a travaillé avec une autre entreprise rochelaise, Léa Nature, « partenaire technique » pour le développement.