Une forte croissance régionale de la bio
Aujourd’hui, en Nouvelle-Aquitaine, environ 6 500 agriculteurs produisent en bio sur 6,6 % de la SAU. L’année 2018 sera certainement celle de la plus forte croissance de ce mode de production dans la région, avec 936 nouveaux engagements.
Le mois de la bio s’est achevé le 30 novembre. Ce rendez-vous a été l’occasion pour la fédération régionale d’agriculture biologique (Frab) et Interbio Nouvelle-Aquitaine, pour l’agence bio, les chambres d’agriculture et la région Nouvelle-Aquitaine, de rappeler quelques chiffres sur le développement de l’agriculture biologique dans la région et l’engagement des collectivités dans celui-ci.
Au 31 décembre 2017, la Nouvelle-Aquitaine était la troisième région de France, avec ses 5 328 exploitations et ses 216 435 hectares en bio ou en conversion, et la huitième, avec sa part de bio dans la SAU de 5,5 %. Entre 2016 et 2017, le nombre d’exploitations en bio a bondi de 13 %. Du 1er janvier au 1er octobre 2018, 936 nouveaux engagements en bio ont été pris, ce qui laisse présager une croissance encore plus forte que les années précédentes. Pour fin 2018, ce sont 6 428 exploitations en production biologique qui sont attendues et 260 435 hectares en bio ou en conversion, soit 6,6 % de la SAU régionale.
« Lorsque l’agriculture biologique prend une place centrale dans les projets de territoires, le développement de la bio est nettement amplifié », constate Marie Buard, responsable du pôle économie et territoires à la Frab Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, en Deux-Sèvres, elle donne l’exemple de trois communes ou territoires particulièrement engagées dans le développement de l’agriculture biologique : Vouillé, Vallans et le territoire de Vivier-Courance, qui est aussi un site Eau et bio, sur lequel le développement de la bio est une « stratégie explicite », une véritable politique.
Sur ce territoire, la préservation de la qualité de l’eau et de l’outarde canepetière est un double enjeu pour lequel les agriculteurs se sont engagés, soit en bio (20 % de la production), soit sur des dispositifs MAEC. L’introduction de produits bio en restauration collective a été menée de front. Les Cuma mettent à disposition du matériel de désherbage. À Vouillé, 9,48 % du territoire est classé en bio, la ville a reçu le label « Territoire bio engagé ». Si les menus des élèves de Vouillé sont composés à 8 % de denrées bio aujourd’hui, l’objectif est d’atteindre progressivement les 50 % de bio dans la restauration scolaire. Cette année, à Vouillé, les agriculteurs en bio ont été exonérés de taxe foncière (voir Agri 79 du 26 octobre). La commune de Vallans, labellisée elle aussi, compte 29,45 % de surfaces agricoles en bio.
Le 26 novembre, le comité régional d’orientation agriculture biologique de la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine s’est réuni, à Angoulême, pour débattre des enjeux de cette croissance de la bio, parmi lesquels, notamment, la nécessité de répondre aux attentes sociétales et environnementales tout en maintenant, pour les producteurs, des prix rémunérateurs. « Nous avons des secteurs très autonomes comme les vins et les boissons alcoolisées. Pour d’autres, comme les fruits et légumes, c’est beaucoup plus compliqué », a souligné Bertrand Dumas, chargé d’études économiques de la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. La principale solution pour garantir un revenu intéressant aux producteurs est la contractualisation, « quand les différents acteurs y trouvent leur compte », a précisé Emmanuel Rabaud, président du comité. À l’image de ce qui se fait déjà à Vouillé et sur le territoire de Vivier-Courance.