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Une première semaine chargée en actions

La mobilisation entamée mardi 23 janvier par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dans la Vienne s'est amplifiée jeudi avec celle de la Coordination Rurale, puis vendredi avec la Confédération Paysanne.

En plus des deux blocages en cours depuis mardi dernier, un troisième s'est tenu à Lathus-Saint-Rémy. "On souhaitait porter la parole des éleveurs" lance Alexis Mainfroid. Installé à Jouhet, il a organisé ce blocage asyndical, auquel se sont joints des éleveurs de tout le secteur. Mis en place sur la RN147, à la hauteur du rond-point de la Grande Ferrière dès vendredi matin, il est resté en place jusqu'à samedi en fin de journée. Vendredi après midi, les agriculteurs ont reçu la visite de Bénédicte Cartelier, sous-préfète de Montmorillon, mais aussi de Jean-Marie Girier, préfet de la Vienne, ainsi que de nombreux maires des alentours et de Pascal Lecamp, député. Une rencontre de plus de 2h, qui a permis aux agriculteurs d'exprimer des problèmes concrets dans le quotidien, comme cet éleveur ovin qui n'a pas touché d'indemnisation après une attaque de loup (de nouvelles attaques ont depuis eu lieu, lire en page 10), parce qu'un des 32 feuillets qu'il devait remplir "est arrivé en retard", mais aussi leur ras-le-bol et mal-être. "On a des propositions très alléchantes pour récupérer nos terres et y mettre du solaire" lance Rachel Lavaud, exploitante à Lavaud. Elle craint que beaucoup finissent par céder et quitter l'agriculture. MAEC, Eco-régimes, vaccination MHE, FCO, zones de non traitement, curage des fossés, répartition des marges, Egalim, et bien d'autres sujets ont été évoqués. Des complexités visiblement entendues et partagées par les représentants de l'État. "Oui, on entend tout le temps qu'on nous comprend, mais c'est tout !" lance un agriculteur.

Annonces décevantes

Quelques heures plus tard, sur le blocage de la nationale 10, les agriculteurs s'installent autour de l'enceinte, pour écouter les annonces de Gabriel Attal. "C'est long... C'est pas bon signe. C'est sûrement parce qu'il n'a pas grand-chose à annoncer" peut-on entendre après 20 minutes de discours. Et même s'il annonce vouloir "mettre l'agriculture au-dessus de tout le reste" et "ouvrir un nouveau chapitre", le chef du gouvernement et ses annonces qui ont suivi ce discours (lire en page 12) n'ont pas particulièrement enthousiasmé les agriculteurs. À la fin du discours, leur réaction est d'ailleurs plutôt saisissante : pas un mot pendant plusieurs minutes. Ni applaudissements, ni sifflets. Comme s'ils étaient sidérés. Puis un "C'est tout ? C'est fini ?" se fait entendre. Pendant que Sébastien Berger, président de la FNSEA de la Vienne, s'isole dans son tracteur pour participer à une visio avec l'ensemble des départements, les agriculteurs expriment leur ressenti. Bien sûr, des annonces sont appréciées : l'abandon de la baisse de détaxation du GNR, et le fait que cet accompagnement devienne désormais immédiat ; ou la limitation à un contrôle par an par exploitation. Mais beaucoup d'autres restent selon les agriculteurs un peu floues.

         

         "Ils n'ont pas compris le problème !" 

Et très rapidement, des "On va à Paris !" s'échappent. "Ils n'ont pas compris le problème ! Pour les fossés, ce qu'il faut, ce n'est pas nous autoriser à faire seulement une déclaration quand on fait un curage. C'est nous laisser le faire sans rien demander !" lance un éleveur. "C'est un éléphant qui accouche d'une souris" commente François Turpeau, président de la CR. Du côté de la FNSEA, Sébastien Berger ne cache pas sa déception, et celle des agriculteurs qui étaient autour de lui.

Quelques minutes avant le discours du premier ministre, les agriculteurs disaient ne pas s'attendre à des annonces extraordinaires. Mais ils espéraient visiblement quand même plus. Pas question évidemment de lever le blocage, mais plutôt d'organiser de nouvelles actions. Samedi après midi, une marche blanche et un lâcher de ballons sont organisés autour du campement, et la montée vers Paris s'organise (lire en page 5). Dimanche, une délégation de la CR a ensuite été reçue par le préfet, et une opération escargot s'est tenue mercredi 31 janvier autour de Poitiers. Jeudi matin, des éleveurs ont investi le rond-point de la N147 à Lussac-les-Châteaux, pour un blocage d'au moins une journée. Le tout en maintenant le blocage simultané de la nationale 10 et de l'A10 depuis Poitiers sud par la FNSEA, les JA et la coordination Rurale. François Turpeau, président de la CR de la Vienne s'est également rendu jeudi après midi avec d'autres représentants du syndicat, à la rencontre d'élus, à l'assemblée nationale.

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