Une réforme pour séduire de nouveaux chasseurs
En juillet 2019 va entrer en application la première partie de la réforme de la chasse. La fédération départementale espère que la baisse du prix du permis national et l'importance du budget alloué à la biodiversité va avoir un impact positif sur les adhésions.
L'année 2019 sera marquée par la réforme de la chasse, dont un premier pan sera effectif au 1er juillet. Un changement très attendu par les fédérations, dont la mesure la plus emblématique sera le passage du permis national de 400 à 200 euros. Une baisse importante qui devrait séduire plus de chasseurs, espère Guy Guédon, le président de la fédération départementale de la chasse (FDC 79). Ce manque à gagner, qui correspond à 27 millions d'euros environ au niveau national, sera prélevé sur les fonds attribués par les organes départementaux et régionaux à l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Ce dernier va d'ailleurs, dans le cadre de la réforme, fusionner au 1er janvier 2020 avec l'agence de la biodiversité pour devenir l'office français de la biodiversité (OFB). « Dans ce cadre-là, nous pouvons affirmer que la chasse contribuera à la sauvegarde de la biodiversité à hauteur de 45 millions d'euros », se félicite le président départemental. De plus, un fonds financé aux deux tiers par l'État (pour un budget de 16,5 millions d'euros) « renforce encore plus l'impact des chasseurs sur la question. C'est un signe politique fort ». Ainsi, ce sont 73 000 euros qui devraient être alloués à chaque fédération départementale pour continuer les actions en faveur de la biodiversité.
Toutefois, « l'objectif premier de cette réforme n'est pas de récupérer des sous mais bien de séduire de nouveaux chasseurs », convient Claude Jarriau, le directeur de la FDC 79. Car les chiffres deux-sévriens sont encore en baisse cette année : -4 % en 2018, pour un total de 11 323 chasseurs, après une perte de 3 % en 2017. Dans ce contexte, les deux opérations promotionnelles locales vont être renouvelées à l'occasion de l'assemblée générale, qui aura lieu le 18 avril à Bressuire. La première fixe l'examen du permis de chasser à 0 euro. Pour ce faire, la fédération départementale prend en charge les frais d'inscription : 31 euros pour les mineurs et 46 euros pour les majeurs. Au total, 211 candidats en ont bénéficié, pour 174 reçus. La seconde est un parrainage. Si le parrain ramène une personne qui a raccroché son fusil depuis plus d'un an, les deux bénéficient d'une remise de 40 euros sur leur permis annuel. 226 anciens chasseurs ont rejoint la fédération par ce biais. « Les deux offres sont seulement applicables pour un permis départemental », tient à préciser Claude Jarriau.
Outre l'aspect financier, les responsables sont bien conscients que la séduction des futurs chasseurs passera par la présence de petit gibier. « On ne peut pas faire que des lâchers. Au bout d'un moment, la motivation s'estompe », regrette Guy Guédon. Seule satisfaction à ce niveau : le taux de jeunes lièvres n'a jamais été aussi élevé depuis dix ans.
Pour mieux gérer les populations, une application, chassAdapt, est disponible depuis peu pour une gestion adaptative des espèces. Une première en Europe. « En fonction des évaluations de population, il y aura des attributions de prélèvement », explique Guy Guédon. Pour l'instant, cinq espèces sont concernées par la démarche, qui va dans le bon sens car « si on n'est pas exemplaire dans nos pratiques, la société n'acceptera plus ». D'ailleurs, pour 2018, la FDC 79 se félicite d'être en dessous des 100 000 euros de dégâts versés aux agriculteurs. De plus, la nouvelle réforme laisse à la fédération départementale le soin de fixer le montant de la taxe territoire sur les dégâts de gros gibier. Elle sera de 0 euro en Deux-Sèvres.