Varenne du changement climatique : la gestion de l’eau en débat
Le ministère de l’agriculture et celui de la transition écologique ont lancé, le 1er septembre, la troisième thématique du vaste chantier du Varenne de l’eau et du changement climatique. Un troisième thème consacré à la gestion de l’eau.
Le ministère de l’agriculture et celui de la transition écologique ont lancé, le 1er septembre, la troisième thématique du vaste chantier du Varenne de l’eau et du changement climatique. Un troisième thème consacré à la gestion de l’eau.
Lancé le 28 mai dernier par le gouvernement sur trois thématiques principales (*), le Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique poursuit ses débats après une pause estivale. La troisième thématique consacrée à la gestion de l’eau, « et qui s’appuie sur les conclusions des Assises de l’eau de 2019 », a indiqué Jean Launay, le président du Comité national de l’eau, va amorcer ses réflexions autour de trois sous-groupes de travail.
Le premier, appelé « GT Outils PTGE » (projet de territoire pour la gestion de l’eau), planchera sur la manière dont ces PTGE peuvent mieux gérer la ressource en eau. Le deuxième groupe de travail répondra à la question : « Quelle stratégie d’accès à l’eau pour l’agriculture par une meilleure mobilisation des ressources en eau existantes ? ». Quant au troisième, il déterminera quelle politique d’aménagement des territoires et des ressources sera nécessaire pour répondre aux besoins des ressources en eau à l’horizon 2050. Les travaux de ces trois groupes de travail commenceront courant septembre et octobre et s’achèveront avant Noël.
Diminution des volumes
Ces réflexions s’inscriront dans le droit fil des Assises de l’eau, « l’objectif étant d’identifier les orientations et les actions à mettre en place pour une mobilisation sécurisée des ressources en eau à long terme » et « mieux améliorer les usages de l’eau », a indiqué le ministre de l’agriculture Julien Denormandie dans un propos introductif.
Les participants aux débats (syndicats agricoles, organisations professionnelles, associations environnementales, experts…) vont s’appuyer sur des expériences déjà mises en place dans certaines régions de France, comme celles menées par le Comité de bassin Rhône-Méditerranée, par l’Organisation unique de gestion collective (OUGC) Irrigadour du bassin de l’Adour, de l’Agence de l’eau Seine-Normandie ou du PTGE de la Sèvre Niortaise-Mignon (SNM).
Sans qu’il soit le mètre étalon de cette troisième thématique, le projet sur le bassin de la Sèvre niortaise-Mignon donne une idée de ce qui attend les agriculteurs, en particulier les irrigants. En vertu d’un protocole d’accord signé en 2018 avec le Parc du Marais poitevin, les irrigants s’engagent à réaliser un diagnostic de leur exploitation, à suivre des formations et à s’engager individuellement dans la mutation de leur exploitation (lire aussi ici). Si l’agriculteur-irrigant ne s’engage pas, il « verra son volume réduit à zéro en trois ans », a précisé Thierry Châtelain, le DDT des Deux-Sèvres.
Il faut d’ailleurs s’attendre à ce que les questions sur la gestion de l’eau se cristallisent autour de la problématique de la quantité et des conflits d’usage, même si l’aspect qualitatif ne sera pas absent des débats.
(*) Thématique n° 1 : Se doter d’outils d’anticipation et de protection de l’agriculture dans le cadre de la politique globale de gestion des aléas climatiques. Thématique n° 2 : Renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale en agissant notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales et d’élevage, les infrastructures agroécologiques et l’efficience de l’eau d’irrigation. Thématique n° 3 : Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme : réalisations, avancées et perspectives.