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Association centrale des laiteries
Véritable plaidoyer pour les politiques d’encadrement

Lundi 16 juin Michel Barnier faisait un détour par les Deux-Sèvres. À la tribune de l’Association centrale des laiteries, il a prôné une politique agricole commune forte.

Je n’abandonnerais pas l’agriculture et la pêche aux seules lois du marché. » S’il se reconnaît libéral, Michel Barnier, invité à intervenir à la tribune de l’assemblée générale de l’Association centrale des laiteries, renie le modèle « du tout libéral ». Devant les coopérateurs du bassin laitier du Charentes-Poitou, le ministre de l’Agriculture affirmait son attachement à la politique agricole commune. « Une politique agricole forte et rénovée », qualifiait-il. Forte d’outils d’orientation et de gestion qu’il s’engage à défendre à Bruxelles. « Le couplage, l’intervention comme filet de sécurité, le stockage et particulièrement pour le beurre », sont nécessaires à une agriculture dont la lutte contre l’insécurité alimentaire est l’un des objectifs. « Un budget significatif » est également justifié aux yeux du représentant de l’État. « Ce que nous versons aux agriculteurs ne sont pas des aides, mais des investissements », soutenait-il affirmant que les modèles alimentaires et de territoire, sculptés avec l’outil, que sont ces subsides, ne concernent pas exclusivement les paysans. Vers plus de volatilité Michel Barnier et Jean-Pierre Raffarin, « amis de longue date », selon leurs propres mots, étaient lundi 16 juin au diapason. Au-delà du consensus de circonstance sur les atouts de la coopération pour affronter les réalités à venir, l’un et l’autre s’accordent sur la nature des difficultés qui se profilent. « Nous entrons dans un monde bouleversé et bouleversant », qualifiait le président de l’Association centrale des laiteries, Jean-Pierre Raffarin. Un jugement crédité quelques minutes plus tard par le ministre de l’Agriculture regrettant qu’à l’incertitude du climat s’ajoute aujourd’hui l’incontrôlable et déstabilisant critère de la spéculation sur les matières premières. « Nous allons vers plus de volatilité des cours », regrettait Michel Barnier, déterminé dans un tel contexte à ne pas céder à la pression exercée dans les négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Nous ne sommes pas pour le protectionnisme. Toutefois, nous ne serons pas naïfs. » Préoccupé par le fond des négociations, le ministre, au nom de l’État, dit préférer l’absence d’accord à un mauvais accord. Si « le détricotage » des droits de douane devait nuire aux pays et/ou aux agriculteurs les plus pauvres, alors, « on s’y opposera », clame celui qui, par ailleurs, s’engage à travailler au renforcement des contrôles sanitaires des produits qui entreront en Europe. Un chantier important qu’il « conduira » selon ses propres termes, de la même manière qu’il assumera et exprimera « sans complexe » si besoin, « sa préférence communautaire ». Le ministre attaché aux interprofessions « Pas de dérégulation sans modérateur », appelait de ses vœux Jean-Pierre Raffarin. Pas de loi de modernisation économique sans prendre en compte le sort des petites et moyennes entreprises. « Le pouvoir d’achat de demain se construit par les emplois d’aujourd’hui », alertait-il avec emphase. Pas de production laitière sans contractualisation. À Niort, du début à la fin, l’assemblée générale de l’association centrale des laiteries aura plaidé en faveur de l’encadrement et des mécanismes de régulation. Au nom de la stabilité. De cette tribune, Michel Barnier en aura même profité pour rappeler son attachement au fonctionnement de l’interprofession. N’en déplaise à la DGCCRF. « Le courrier adressé ne remettra pas en question l'engagement de l’État à renforcer le rôle des interprofessions en France », a-t-il certifié. « Il y a besoin de repères pour piloter les filières. » Christelle PicaudSes premières minutes à Niort, Michel Barnier a tenu à les consacrer aux délégations syndicales. Pendant 20 minutes, Patrice Coutin, président de la FDSEA, David Paillat, président des jeunes agriculteurs et Philippe Moinard, président de la FRSEA étaient de ceux qui se sont entretenus avec le ministre de l’agriculture venu en visite express à l’invitation de Jean-Pierre Raffarin. Ce temps d’échange a été l’occasion pour les responsables syndicaux de se faire entendre sur des sujets d’actualité préoccupants à leurs yeux. La faiblesse des enveloppes consacrées à l’installation, le report de la date des semis, la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine, la détresse économique des éleveurs d’ovins comptaient parmi les dossiers abordés. C’est avec la sensation d’avoir été écouté, compris même, que les leaders syndicaux sont sortis de l’entretien. Avec un « style direct » et « franc » selon leur appréciation, le ministre a apporté quelques éléments de réponse. À la question des prêts MTS JA, Michel Barnier a évoqué la redistribution entre région au motif que tous les fonds ont déjà été mobilisés. En ce qui concerne les semis, les syndicalistes ont, avec plaisir, entendu les mots « souplesse » et « pragmatisme ». Sur le dossier de la vaccination contre la fièvre catarrhale, le dossier semble sans appel. Le rééquilibrage des soutiens au profit de la filière ovine fait l’objet d’études. La mobilisation des DPU dormants est à l’étude. C.P.
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