Vitibio : Plus de communication
2018 sera marqué par deux salons dans le département. L’occasion de communiquer davantage. Un point qui fait défaut.
Paradoxe dans le monde de la viticulture bio picto-charentais. Alors que celle-ci connaît un engouement, avec une croissance forte, puisqu’elle représente 10 % du vignoble français avec environ 70 000 ha en 2017, la viticulture bio charentaise est à la peine. «Notre vignoble représente seulement 1 à 2 % de la surface du vignoble charentais» a fait remarquer Pascal Rousteau, le président de Vitibio, lors de l’assemblée générale, mardi dernier, à Saint Eugène. Autre paradoxe, la communication. Alors que les médias mettent en avant tous les atouts de la bio, Vitibio, qui fête ses 20 ans cette année, communique peu sur ses actions. La structure aura l’occasion de se rattraper lors salon Créativiti, le jeudi 3 mai, à Epargnes, chez Frédéric Billonneau. A l’image de celui organisé en 2016 : «nous voulons que ce salon soit un lieu d’échanges et de diffusion d’informations techniques autour de l’entretien du cavaillon et de réflexion sur le potentiel agronomique de nos vignobles. Nous avons un temps d’avance et un savoir-faire sur ces thématiques. Notre envie est bien de le partager avec le plus grand nombre» a précisé le président.
Le salon des vignerons bio de l’Estuaire de la Gironde, prévu le 1er week-end de juillet sera aussi l’occasion de faire «découvrir la spécificité, la diversité et la qualité des vins bio de l’estuaire.».«Pour la communication externe, nous avons des progrès à faire. Nous travaillons sur la flavescence dorée. Nous réalisons des essais, mais on en parle peu ou pas» a regretté Pascal Rousteau. Et justement ce manque de communication ampute Vitibio d’une subvention de la communauté de communes de Haute-Saintonge, de l’ordre de 3 800 euros.
Un groupe sur Gémozac
2018 va voir la mise en place d’un deuxième groupe de viticulteurs sur le secteur de Gémozac, «à l’image de celui du secteur de Matha-Cognac-Burie-Rouillac». Il permet d’«évoluer collectivement sur les aspects techniques» avec l’appui d’un conseiller technique.
Développer les approvisionnements
La SVE, Société des Vins et Eaux de vie, achète entre 600 et 700 hl d’AP et souhaite développer les approvisionnements. Henri Mounier (Unicoop) achète du cognac bio pour la marque Hardy et Prince Hubert de Polignac. Deux viticulteurs les fournissent pour près de 200 hl d’AP. L’année dernière, Océalia a démarré une filière cognac bio avec trois producteurs apporteurs de la coop de Siecq. «On note également des achats de cognac bio par des maisons comme A. De Fussigny, La Gabarre, Normandin Mercier ou bien Braastad» a annoncé Léa Cubaynes, animatrice au Gab 17 et à Vitibio. On se tourne vers les USA, qui restent «le marché à l’export le plus porteur.» Une nouvelle qui donne le sourire à la trentaine de participants et de l’espoir : la nomination de Gary Charré, viticulteur bio, à Thézac, à la présidence d’Unicoop, fin 2017.
L’avenir du cuivre
Sylvie Dulong, présidente d’Agrobio 33 et secrétaire nationale viti à la Fnab a apporté quelques précisions quant à l’utilisation du cuivre. Au vu de l’écotoxicologie, l’Afssa s’inquiète du cuivre sur la santé et «la profession est consciente de la toxicité du produit». «Il est soumis au renouvellement d’une autorisation tous les 7 ans, de la part de l’Efsa (autorité européenne de sécurité des aliments). Un vote des Etats membres pourrait avoir lieu en juin. L’ITAB, l’institut technique de l’agriculture biologique, a demandé, à l’Inra, un rapport pour se passer du cuivre. La conclusion est sans appel : on peut réduire les doses mais s’en passer serait difficile.» a-t-elle prévenu. Dans un communiqué, l’Inra a expliqué que «dans l’immédiat, c’est la réduction des doses de cuivre employées qui serait le principal levier. De plus, l’expertise montre qu’une diminution de moitié des quantités de cuivre appliquées atteindrait, dans certaines conditions, une efficacité identique ou très comparable à celle obtenue avec une utilisation à pleines doses.»
La Frab a demandé le soutien de l’APCA, de Coop de France, de la Cnaoc et «ils ont accepté». «Si nous n’avons pas une puissance politique, cela peut être compliqué» a prévenu Sylvie Dulong. Elle a informé les viticulteurs d’un séminaire, organisé par la Fnab, le 27 novembre, à Paris sur les plants pour la viti bio.