Abattages illégaux en Pologne: « Le système d’alerte a bien fonctionné »
2,7 tonnes de viande polonaise provenant d’abattages illégaux ont été exportées. En moins de trois jours, les 795 kg reçus en France ont été repérés par les services de la DGAL.
Une équipe d’experts européens a entamé, le 4 février, sa mission en Pologne après qu’un cas d’abattage illégal de bœuf, exporté dans plusieurs pays de l’UE, a été révélé par les médias. « L’audit est mené ici, à l’Inspection générale vétérinaire. Dans les prochains jours, il sera poursuivi sur le terrain », pour s’achever vendredi, a déclaré à la presse le chef des services vétérinaires polonais Pawel Niemczuk. Selon une porte-parole de la Commission européenne, Anca Paduraru, le rapport des inspecteurs sera prêt d’ici un mois. L’affaire a été révélée par la chaîne de télévision privée TVN24, dont un journaliste s’est fait embaucher par un petit abattoir dans la région d’Ostrow Mazowiecka, dans le nord-est de la Pologne.
L’enquête journalistique a révélé que des marchands proposaient, par petites annonces, d’acheter des vaches malades, pour un prix très inférieur à celui des animaux sains. La Pologne a immédiatement fermé l’abattoir en question. Selon M. Niemczuk, l’expertise de la viande saisie avait cependant démontré qu’elle ne présentait aucun danger pour la santé des consommateurs. Au total 2,7 tonnes de viande polonaise provenant de cet abattage illégal ont été exportées, vers l’Allemagne, la Finlande, la Hongrie, l’Estonie, la Roumanie, la Suède, la France, l’Espagne, la Lettonie, la Lituanie, le Portugal, la Slovaquie et la République Tchèque, selon la Commission européenne.
Lundi 4 février, sur France Info, Loïc Evain, directeur général adjoint de l’alimentation au ministère de l’agriculture, soulignait « la réactivité des services de la direction générale de l’alimentation (DGAL), des services des directions départementales de la protection de la population, qui ont retrouvé, en moins de trois jours, les 795 kg reçus. Tout est identifié, mais les derniers lots qui ont été retrouvés samedi avaient été mélangés à un lot plus important de viandes. Le grossiste a informé ses clients, les bouchers, les restaurateurs. Il y a une partie de la viande qui aura été certainement consommée, mais la grande majorité aura été retrouvée. Nous avons, de façon certaine, retiré du marché 500 kg. Le système d’alerte a bien fonctionné. On a une réglementation, au niveau de l’Union européenne, qui est certainement la plus stricte du monde. Mais, plus stricte ne veut pas dire infaillible. Il y a toujours des fraudeurs qui inventent des stratagèmes qui permettent de passer entre les mailles des filets. Là, on a une fraude caractérisée ».