[Article en accès libre] Maraîchage : test concluant pour Adamah !
Adamah Akakpo, maraîcher, va prochainement quitter l’espace test agricole de La Couronne pour développer son activité dans la vallée des Eaux-Claires.
Adamah Akakpo, maraîcher, va prochainement quitter l’espace test agricole de La Couronne pour développer son activité dans la vallée des Eaux-Claires.
Les articles publiés entre le 15 et le 30 juillet sur CaracTerres.fr sont en accès libre ! Vous pouvez ainsi découvrir le contenu de nos quatre journaux.
Pour rejoindre notre communauté d’abonnés, direction la boutique en ligne.
Déjà abonné ? Activez votre compte numérique ici en réinitialisant votre mot de passe. En cas de difficulté, contactez-nous à redaction@caracterres.fr
C’est une passion pour le travail de la terre qui remonte à l’enfance. « J’étais à l’école au Togo, et il y avait un potager et des poules pondeuses. Seuls les mauvais élèves s’occupaient des légumes et des animaux ! C’était comme une punition ! Mais moi, j’avais envie de faire ça ! ». Adamah Akakpo arrive en France en 2004. Il travaille plusieurs années dans la sécurité à Paris, puis à Angoulême, où il débarque en 2010. « J’en ai eu marre de ce travail, alors j’ai demandé un licenciement à l’amiable. J’ai été pris pour un emploi en insertion en 2015 en maraîchage bio avec Maïa Charente Croix Rouge pendant deux ans ». À la fin de son contrat, Adamah est obligé de retourner à la sécurité. Il décroche ensuite un poste de maraîcher pour l’Association de régie urbaine (Aru) à Angoulême. « Par hasard, j’ai rencontré une personne de la Chambre d’agriculture, qui m’a donné l’idée de me mettre à mon compte. Elle m’a parlé de l’espace test proposé par Champs du partage ». En se rendant dans les bureaux de l’association à Puymoyen, Adamah croise Julien Grandguillot, de la Maison de l’agriculture biologique : « Il était mon responsable à la Croix Rouge ! On a parlé pendant une heure et il m’a soutenu auprès de Champs du partage ».
Se tester avant de s’installer
C’est ainsi qu’en décembre 2021, Adamah signe son premier contrat avec l’espace test agricole. Il partage le site en fermage, installé dans l’enceinte de l’hôpital Camille-Claudel à La Couronne, avec Louise Maurice. Il assure l’achat des matériels, les frais de fermage, d’assurance, de certification bio, la redevance d’irrigation et la contribution à Champs du partage. Il dispose de trois serres, un demi-hectare pour planter en plein champ et d’une petite serre pour les semis. Il cultive des salades toute l’année, des courgettes, oignons, pommes de terre, poireaux, tomates, aubergines… « Je fais tout en bio. Je commence le matin vers 9 heures, et je termine maximum à 14 heures ».
Il vend ses productions dans les magasins Naturalia, La Vie Claire et Netto : « J’ai aussi dépanné la Croix-Rouge et l’Aru ».
« Le test sert à développer les modes de vente, évaluer sa clientèle, voir pour l’organisation », estime Jean-Jacques Catrain, de Champs du partage. La structure lui a apporté un accompagnement sur l’entrepreneuriat, le juridique. La MAB 16 est venue régulièrement lui donner des conseils.
Le maraîcher va prochainement quitter l’espace test. Champs du partage lui cherche d’ailleurs une ou un remplaçant.
Il a créé sa société « Chez Adamah 100 % bio ». Il a trouvé un terrain avec 3 000 m2 de serres, sur 1,2 hectare de plein champ aux Eaux-Claires où il a déjà commencé ses cultures : « J’ai déjà planté les poireaux. J’ai fait des semis de carottes, betteraves, courges… » À 42 ans, il a regretté d’être trop âgé pour pouvoir bénéficier des aides à l’installation : « J’aurai besoin d’un tracteur pour préparer le sol. Une machine d’occasion, révisée chez un professionnel me suffirait ». Il envisage de créer un site Internet pour réaliser de la vente directe.
Pour être maraîcher, il faut être passionné, car il est très difficile de se tirer un revenu. « Mais c’est le plus beau métier du monde, sourit Adamah. Un jour, j’ai donné des tomates à une connaissance camerounaise. Elle m’a remercié car elle n’en revenait pas d’avoir vu ses enfants adorer les manger et même en redemander ! Cela n’a pas de prix ».