Bandes mellifères : une opportunité extraordinaire
La Chambre d'agriculture de la Vienne et la Fédération départementale des chasseurs organisaient la semaine dernière une journée autour des bandes mellifères. Myriam Voisine-Blanchard a pu vanter la technique auprès des agriculteurs et techniciens présents.
La Chambre d'agriculture de la Vienne et la Fédération départementale des chasseurs organisaient la semaine dernière une journée autour des bandes mellifères. Myriam Voisine-Blanchard a pu vanter la technique auprès des agriculteurs et techniciens présents.
"Il y a plus d'auxiliaires et de pollinisateurs. Des lièvres, des perdreaux et des faisans naissent ici aujourd'hui. C'est chouette de participer au développement de la biodiversité" retient Myriam Voisine-Blancherd, agricultrice à Pouillé, même si elle peut être moins enchantée, parfois, que la bande mellifère soit aussi un refuge aux chevreuils et sangliers. De toute façon, ici c'est une chasse gardée et, au départ, c'est bel et bien pour favoriser la perdrix rouge, qu'elle a été contactée pour installer la bande mellifère qui s'étend aujourd'hui sur 8 mètres de large et près de 600 mètres de long. Et elle est bien loin de la voir comme une contrainte. "Sur cette parcelle de 56 hectares, nous avons un pivot d'irrigation en plein milieu. Cela nécessitait de le déplacer régulièrement en fonction des travaux dans les champs. Le pivot est désormais au cœur de cette bande mellifère. Je ne cultive plus à cet endroit" explique l'agricultrice.
Biodiversité
La semaine dernière, la chambre d'agriculture de la Vienne et la Fédération départementale des chasseurs avaient invité des techniciens agricoles et des agriculteurs pour les informer et les sensibiliser aux bandes mellifères. En bord de champs mais surtout en intraparcellaires. "C'est encore une technique pour amener de la biodiversité qui est méconnue. Du coup elle souffre d'a priori. Elle serait source d'adventices dans les cultures et de ravageurs. Ce n'est pas du tout ce qu'on retrouve dans nos bilans" assure Caroline Cailly, coordinatrice technique à la Fédération des chasseurs. "Il faut la voir comme une culture à part entière et mettre tout en œuvre pour la réussir" précisait Christine Archenault, référente des actions innovations recherches et développement à la chambre d'agriculture de la Vienne, lors de la journée technique chez Myriam Voisin-Blanchard. Au niveau national, le programme Agrifaune, qui vise à concilier agriculture de production et développement de petit gibier, de la faune sauvage ou encore des pollinisateurs et auxiliaires de cultures, a été lancée en 2006 et les premières conventions ont été signées dans la Vienne en 2015, entre la Chambre d'agriculture et la Fédération de la chasse, cofinancées par l'OFB. Une centaine de bandes mellifères sont comptabilisées aujourd'hui dans le département, chez 25 agriculteurs. "Il faut plus communiquer auprès des techniciens agricoles et des agriculteurs. Mais c'est encore difficile de montrer les services qu'apportent les bandes mellifères aux cultures car on manque de chiffres. Ce sera un des moyens pour lever les freins à l'installation" croit Caroline Cailly.