Bières : Océalia mise sur le millet
Après une bière au blé cru et une autre au pop corn, la coopérative Océalia lance une bière au millet.
L’innovation ? Océalia aime ! La coopérative agricole cognaçaise a même institué des journées dédiées à ce thème « iday », une opération interne destinée à solliciter les salariés en terme d’innovation. En 2017, six collaborateurs d’Océalia ont eu l’idée de produire des bières. Deux (au blé cru, l’autre au pop corn) ont vu le jour en 2018 sous la marque Santonia. « Nous avons constitué un groupe de personnes aux compétences variées », révèle Perrine Denis, assistante des ventes à la coopérative et porte-parole du groupe en question. Lors de cette journée basée sur l’innovation, les idées fusent (882 ont été recensées !).
Innovation concluante
Pour l’entreprise, l’expérience est audacieuse et se révèle payante. « Il est important d’impliquer les salariés, les bonnes idées ne doivent pas toujours venir du haut, c’est à dire des cadres », estime Xavier Briois, directeur du pôle viticole d’Océalia. Connue, et reconnue, pour ses produits Pineau, Cognac et vins de pays charentais, la coopérative a donc décidé d’explorer le marché de la bière. Avec succès (même si Océalia ne communique pas de données chiffrées). « Nous avons choisi cette boisson car elle est appréciée du grand public, elle est conviviale, elle est aussi représentative du partage, une valeur que nous apprécions », poursuit Perrine Denis. Ces breuvages, si appréciés tout autour du monde, sont distribués dans 70 boutiques répartis dans 8 départements. « On trouve également nos bières dans nos caves Jules Gautret », complète Xavier Briois. Brassées - « avec maestria » comme indiqué sur l’étiquette - chez un professionnel reconnu, la Débauche à Angoulême, les bières sont ensuite mises en bouteille - « avec amour » - chez PCA à Chassors. Ces bières sont donc travaillées localement.
Avec du millet de la Vienne
La dernière née (« La Fauche », au millet donc) répond aussi à cette même volonté de proximité. « Le millet utilisé ne vient pas de Charente mais d’un autre département proche : la Vienne », s’excuserait presque Perrine Denis. « En misant sur la bière, nous restons aussi sur notre coeur de métier et la valorisation des céréales locales par des compétences elles aussi locales », insiste le directeur du pôle viticole. À terme, la production de ces trois bières pourrait être entièrement confectionnée par Océalia. « C’est un objectif », reconnaît Xavier Briois, « mais auparavant nous devons étudier le modèle économique de ces trois bières ». C’est en 2022 qu’Océalia décidera de maîtriser de A à Z son secteur d’activités « bières ». Pas avant. « Car nous avons de gros projets à mener par ailleurs », convient Xavier Briois qui ne veut en dire plus.