Carton plein pour Capr’Inov
Près de 6 200 visiteurs ont arpenté le salon international de la chèvre, à Niort, les 28 et 29 novembre.
Ils sont venus du monde entier : Japon, Chine, Kazakhstan, Russie, Finlande, Ukraine, Turquie, Liban, Algérie, de toute l’Europe et de la France entière… Les visiteurs et exposants du salon international de la chèvre, Capr’Inov, au parc des expositions de Niort-Noron, les 28 et 29 novembre 2018, n’ont jamais été si nombreux qu’en cette septième édition. Près de 6 500 passionnés de la chèvre ont honoré ce rendez-vous bisannuel. À l’image de Richard Lecourt,éleveur et fromager dans le Sud de l’Indre et Loire. Il était en quête de «bons outils» pour distribuer le foin aux chèvres automatiquement, certes, mais «sous contrôle de l’humain», et à un prix «raisonnable». Du côté des exposants, Albouy équipement est une entreprise aveyronnaise qui aménage et construit des bâtiments d’élevage pour les petits ruminants. «Ce salon est incontournable. Il est hyper professionnel, hyper ciblé, reconnaît l’un des commerciaux présents. L’avantage est qu’on y voit beaucoup de producteurs : les retombées économiques et relationnelles sont exceptionnelles. On retrouve aussi nos anciens clients chez qui on n’a pas forcément le temps de passer. On est là depuis la première édition».
Pour l’équipe commerciale d’Hunland, par contre, c’est une première au salon. Éric, le Français, était venu à Capr’Inov, en 2016, en tant que visiteur. C’est lui qui a décidé la société néerlandaise exportatrice de chèvres à s’exposer cette année. «On voulait rencontrer les Russes. On les a vus», dit-il, satisfait. Anastasia, la commerciale russe, acquiesce. Ils étaient près de quarante, cette année, les Russes. «C’est l’un des seuls salons aussi techniques et aussi pro’. Tous les étrangers sont OK là-dessus», assure Éric.
La viande de chèvre couronnée
Si ça restait à démontrer, c’est désormais fait. La viande de chèvre a sa place à côté du fromage. A l’image du capri burger ou du pavé basque, capr’I d’or du salon, de nombreuses préparations simples et goûteuses séduisent. Le Capri d’Or valorisant le meilleur produit viande dégusté à Capr’Inov a été remis à David Russeil, formateur à la chambre des métiers de Niort. Le Pavé basque, sorte de saucisson sec enrobé de piment d’Espelette a eu la faveur du jury. Les 7 producteurs (*), partenaires de cette création désormais reconnue produit d’exception, seront également récompensés de ce Capr’I d’or. «Ce salon avait pour ambition de sortir la viande caprine du silence qui la rendait invisible. Diététique et au goût intéressant, la viande de chèvre et de chevreau, travaillée par les mains expertes et l’esprit créatif des bouchers, charcutiers, traiteurs trouvera sa place sur le marché», croit Franck Moreau, président d’Interbev Caprin. Le succès du Capri Burger, servi à près de 1 000 clients au cours des deux jours de salon, est un signe. À l’image de ce produit, de nombreuses autres préparations sont possibles sans que les producteurs n’aient à investir de manière importante, juge David Russeil. Pour que l’économie du secteur viande se développe, au niveau national la filière se structure. La collecte des animaux doit s’organiser sur un large territoire. «Les comités locaux d’Interbev ont pour mission d’aider à la structuration de celle-ci. Parallèlement, la filière travaille avec les abatteurs. L’amont doit accepter une évolution des repères et notamment celui du poids carcasse. Autour de 8 kilos, le produit est intéressant à travailler», propose le président.
(1) dont Soupaya Davy de Doeuil-sur le-Mignon