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Emploi
Cohortes d’écimeurs dans les champs de maïs : l’agriculture embauche

Sur une très courte période, les agriculteurs multiplicateurs de maïs embauchent de la main-d’œuvre. Ce sont souvent des jeunes qui viennent ainsi faire leurs premières armes dans le monde du travail.

L’écimage du maïs, une activité étalée sur une courte période à laquelle participent beaucoup de jeunes.
L’écimage du maïs, une activité étalée sur une courte période à laquelle participent beaucoup de jeunes.
© DR

 

née est terminée, l’averse aussi. Georges Dupont donne le signal de la reprise. Les trente personnes qui étaient présentes à l’embauche ce matin, reprennent leur place en bout de rang de maïs. L’écimage reprend. Jusqu’à 12 heures 30.

Cela fait vingt-deux ans que Georges Dupont cultive du maïs semence dans les terres de Massigny, sur la commune de Saint-Pompain. Malgré les orages qui étaient annoncés, il n’y a pas eu de défection ce jour-là. « Ca se passe largement aussi bien qu’il y a dix ou quinze ans », assure Georges devenu expert dans la gestion du personnel temporaire. Chaque année, sur une quinzaine de jours en juillet, il doit trouver une trentaine de personnes. Le bouche à oreille fait son œuvre pour un travail de vingt à cinquante heures au plus pour chacun des volontaires.

 

La découverte de la nature

« Un travail qui surprend la plupart des jeunes qui viennent travailler pour la première fois, car ils ne connaissent de la nature que ce qu’ils en ont vu dans les livres », explique-t-il. « Ils rentrent pour la première fois dans un élément qui leur est totalement étranger. Peu ont fait l’expérience du soleil de midi dans les champs. Pas plus que de la pluie sur les feuilles qui les encerclent jusqu’aux épaules. J’en ai vu venir en espadrilles, les perdre dans le champ, et repartir chez eux pieds nus », s’amuse-t-il. «  Ce qui ne les a pas empêchés de revenir le lendemain, avec des chaussures, cette fois ! ».

Une gestion du personnel délicate

Malgré son expérience, l’emploi du personnel reste « un casse-tête ». La paperasserie est « lourde » pour une durée de contrat courte. Heureusement, les Tesa sont venus simplifier la tâche de ces employeurs de main-d’œuvre occasionnelle. Cette année, son contrat avec la Cavac, porte sur trente hectares sur lesquels ont été semées trois variétés dont il ne connaît pas le nom. Par précaution, les entreprises donneuses d’ordres de la coopérative utilisent un numéro pour identifier ces variétés qui produiront du maïs grain ou du maïs ensilage.

« La récolte s’annonce assez belle cette année », confie-t-il. Sans irrigation pas de contrat. Elle est prévue dans le cahier des charges. Et pour que l’écimage soit effectué le jour J, les semis sont décalés. Sans cela la gestion du personnel ne serait pas possible.

Le semis de ces lignées issues de la recherche et qu’il faut « choyer » est une opération délicate. La date de pollinisation des plants mâles est déterminante pour assurer une bonne récolte. Elle dépend en grande partie de la date du semis. Quand les surfaces sont importantes, une même variété est répartie dans des lots distincts. On les ensemence à huit jours d’intervalle, afin de décaler d’autant la castration des pieds femelles, opération mécanique dans un premier temps, puis manuelle qui consiste à ne laisser aucune fleur mâle sur les plantes femelles. « Le semis est complexe », résume Georges Dupont. Il lui arrive de s’y prendre à trois fois pour semer jusqu’à trois rangs mâles, ceux qui longent les rangs femelles au nombre de quatre ou de six. « Tout cela dépend des variétés et du temps qu’il fait début mai, au moment des semis ».

 


 

 

Quatre cents hectares en Deux-Sèvres

Les agriculteurs multiplicateurs adhèrent au syndicat des producteurs de maïs semence. Ils contractualisent avec la Cavac pour une surface qui est passée de 1 000 à 1 640 hectares cette année, dont 400 en Deux-Sèvres. Les autres hectares sont répartis sur le sud Vendée et le nord de la Charente-Maritime. La coopérative vendéenne  fait le relais avec les donneurs d’ordre que sont les semenciers Syngenta, LVH (Limagrain), RAGT et Caussade. 

Le syndicat, qui existe depuis 1952, dès l’arrivée des premiers hybrides, est présidé par Jean-Luc Beaupeux. Il négocie les prix, gère une caisse de compensation, et organise le contrôle de la production avec certification au champ conformément aux règles édictées par le service officiel de contrôle dépendant du ministère de l’Agriculture.

Cette année, la production « explose », explique l’animateur du syndicat, Cédric Merlet. On passe de 50 000 à 65 000 hectares en France et de 1 000 à 1 640 hectares sur sa zone. « Il faut reconstituer les stocks », donne-t-il comme explication, après la forte demande des producteurs des pays de l’Europe de l’est. Sur la zone du syndicat, les surfaces par producteur ont augmenté, et vingt nouveaux producteurs ont été recrutés.


 

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