Lait de vache
Dans la limite de 5%, les volumes non produits en avril seront payés 320 €/1000 litres
Le Cniel se prépare à soutenir financièrement les éleveurs qui baisseront leur production de l’ordre de 2 à 5% par rapport à la production d'avril 2019.
Le Cniel se prépare à soutenir financièrement les éleveurs qui baisseront leur production de l’ordre de 2 à 5% par rapport à la production d'avril 2019.
Écrêter le pic de production saisonnier de lait est le défi des semaines à venir. Depuis le début de l'année, la collecte hebdomadaire moyenne est supérieure de 3,3% en comparaison de l'année précédente. Cette hausse de 16 millions de litres par semaine, représentera 64 millions de litres de lait supplémentaires sur la durée du pic saisonnier alors même que la crise sanitaire du Covid-19 met la filière face à des marchés tendus et les outils de transformation face à une saturation de l'activité. L’interprofession prépare un plan dont l’intelligence est saluée par Alain Billerot, président de la section lait de la Fnsea 79. Effectivement, pour écrêter le pic de production d’avril, le Cniel souhaite débloquer 10 millions d’euros (fonds propres). « Nous demandons aux autorités communautaires de valider cette mesure de planification temporaire de la production au titre des mesures exceptionnelles prévues par l’OCM», précisent les élus. Sur le mois d’avril, ce fonds de solidarité permettrait d’indemniser tout éleveur dans son effort de limitation de production. Cette aide, hormis pour les cas dérogatoires (installation, changement de statut ou de laiterie) serait calculée de manière automatique à partir des données de collecte. Elle prendrait en compte la totalité du volume non produit - pour une baisse entre 2 à 5% - sur la base de la production avril 2019 – et pour un prix du lait fixé à hauteur de 320€ maximum les 1000 litres.
Solidarité dans la crise
« Cette proposition de rémunérer les litres de lait non produits est une première et je dois dire que c'est particulièrement bien pensé, réagit Alain Billerot. Les familles interprofessionnelles se sont mises d’accord pour que tout le monde soit impliqué dans la gestion de cette crise. Les tensions sur les marchés ne peuvent être ignorées. Le prix du lait de demain en dépend. Toutefois, les éleveurs ne peuvent être ceux qui, par la baisse du prix du litre de lait, supportent tout et seuls ». Dans le contexte actuel, de nombreuses laiteries ont annoncé une baisse du prix aux 1000 litres, qui s’approche en moyenne de 20 € sur le second trimestre. Mais dans cette période tendue, les éleveurs qui réussiront à baisser leur production entre 2 et 5% se verront payer, probablement courant juin, les volumes non livrés au même prix que les litres livrés. « Cet effort de gestion de crise dont la charge est partagée par toutes les familles interprofessionnelles est incitatif ». C’est une première et Alain Billerot espère que cet accord marque le début d'une nouvelle ère.