Conseils de saison
Elevage info du 8 mai
Maintenir le pâturage avec un robot
Le robot de traite présente des avantages, mais il implique aussi de nombreux changements. Avec du pâturage l’arrivée du robot doit être bien réfléchie. Une étude en Auvergne - Rhône-Alpes avec l’institut de l’élevage et les chambres d’agriculture propose de guider la réflexion sur la place du pâturage, la constitution de stocks fourragers et les phases de transition. On y apprend que si l’on veut garder le pâturage, cela passe par une réelle volonté de l’éleveur, car la gestion peut être plus compliquée et soumise à des conditions. Il faut alors être vigilant sur la distribution du fourrage complémentaire en fin d’après‐midi, placer le robot proche de la sortie du bâtiment. Il faut aussi avoir des chemins d’accès aménagés avec des parcelles pâturées à 800 mètres maximum et aussi une qualité homogène des prai-ries. Une gestion en paddocks (parcelles plus petites avec clôtures mobiles) pour une rotation rapide permet d’offrir en permanence une herbe de qualité, source de motivation pour les vaches. L’intervention de l’éleveur reste nécessaire pour ramener les vaches ou les déplacer sur des parcelles isolées. Globalement, moins le robot est saturé, moins de 50 vaches à la traite par stalle, moins la gestion
de la pâture sera contraignante. Au-delà de 65, le pâturage sera compliqué à gérer et ne représentera qu’une faible part de l’alimentation.
Mécanisation et concentrés achetés en viande bovine chargent le coût de production
Le coût de production est le premier facteur expli-quant la différence de revenu entre les éleveurs. À lui seul c’est 46 % de la variation du Smic par UMO chez les naisseurs-engraisseurs et 72 % chez les naisseurs (race charolaise). Le second facteur est les aides et ensuite le prix de la viande.
La mécanisation demeure la principale charge. Contrairement aux idées reçues, les exploitations qui ont de forts amortissements matériels par
100 kg de viande vive ont aussi des frais d’entretien plus importants. Ceci serait la conséquence d’un nombre d’heures plus important lié à beaucoup
de stocks constitués et moins de pâturage. À court terme, le coût alimentaire et l’autonomie du système sont les deux leviers principaux à actionner. Par exemple, les éleveurs ayant choisi l’autoconsomma-tion de concentrés à base de céréales font un choix gagnant, jusqu’à plus 0,5 Smic pour un cheptel moyen naisseur-engraisseur. En second point, sous réserve de maîtriser les charges, la productivité de la main-d’œuvre (tonnage de viande produite par travailleur) est un levier important pour améliorer le revenu. On estime que l’optimum, pour un éleveur bien organisé et une conduite de troupeau rationalisée, est de 65-80 vêlages par UMO en système naisseur-engraisseur et de 75-90 vêlages chez un naisseur. Ces vaches doivent produire de la viande tout en limitant les phases improductives (IVV, mortalité, croissance, âge au 1er vêlage, délai vente dernier vêlage).