Frelon asiatique: la recherche avance et se dit optimiste
Dans le Châtelleraudais, comme dans toute la Vienne et une grande partie de l’Europe de l’ouest, le frelon asiatique est présent depuis des années.
Depuis 10 ans, Éric Darrouzet étudie de près la communication chimique et la reproduction du frelon asiatique. Cet enseignant-chercheur de Tours avait travaillé sur les modèles sociaux d’insectes, notamment des termites.Pour mémoire, le frelon asiatique est apparu dans le sud-ouest de la France en 2003, certainement par les échanges de commerce international. Il est aujourd’hui présent dans tout l’hexagone et dans tout l’ouest de l’Europe.
En 10 ans de travaux, Éric Darrouzet a découvert beaucoup d’éléments intéressants. Et notamment qu’il y a beaucoup de consanguinité parmi les animaux. «Le cycle normal, c’est une colonie qui s’installe en mai, qui grossit jusqu’à fin août, et ensuite une période de reproduction, qui va jusqu’en décembre. J’ai constaté que des mâles faisaient en fait leur apparition à n’importe quelle période, et qu’ils sont produits à la place des ouvrières. Au final, les colonies concernées sont donc plus petites, et moins efficaces. Il y a moins de possibles futures reines, et ces mâles donnent une descendance stérile… », explique le chercheur. Ce qui pourrait donc laisser supposer que l’augmentation du nombre de ces frelons asiatiques pourrait se stopper. « Mais nous n’avons pas encore constaté de tel effet ».
« Nous sommes en train de tester des pièges, à la fois répulsifs ou d’autres qui attirent, pour capturer les frelons ». Des solutions qui selon lui vont rapidement porter leurs fruits. « Dans 5 ans, je suis convaincu que nous aurons les outils nécessaires à la gestion des populations de frelons asiatiques », conclut Éric Darrouzet, qui est donc particulièrement optimiste.
Une bonne nouvelle pour les apiculteurs, qui voient régulièrement leurs ruches plus qu’affaiblies par les attaques du frelon asiatique. « Quand la ruche est forte, les abeilles arrivent à le repousser, mais les ruches faibles sont vite disséminées. Et la récolte est toujours diminuée », explique Philippe Merlier, le président du rucher-école de Châtellerault, qui fait partie des organisateurs d’une conférence le samedi 9 mars, avec Éric Darrouzet.