Gel 2022 : de premières mesures d’urgence similaires à 2021
Le fonds d’aide d’urgence de 20 millions d’euros annoncé par Jean Castex a été accueilli favorablement par les chambres d’agriculture.
Le fonds d’aide d’urgence de 20 millions d’euros annoncé par Jean Castex a été accueilli favorablement par les chambres d’agriculture.
En déplacement à Cazes-Mondenard (Tarn-et-Garonne) le 5 avril pour exprimer sa « solidarité » aux agriculteurs touchés par le gel, le Premier ministre a annoncé le déclenchement « d’un certain nombre de dispositifs d’urgence, qui seront calés sur ce que nous avions engagé en avril 2021 ». Accompagné par le ministre de l’agriculture, Jean Castex a indiqué qu’un fonds d’aide d’urgence sera mis en place dans les prochaines semaines pour un montant de 20 millions d’euros.
Comme l’an dernier, ce fonds sera « à la main des préfets, c’est-à-dire au plus près des réalités humaines de terrain ». Le chef du gouvernement a confirmé l’activation « de manière tout à fait accélérée » du fonds des calamités agricoles pour les productions qui ont été le plus impactées par le gel. Pour ces mêmes exploitations, il a promis de réactiver la prise en charge exceptionnelle de leurs cotisations sociales et les dégrèvements d’office au titre de la taxe foncière sur le non-bâti.
Mieux se protéger à l’avenir
Par ailleurs, Jean Castex a appelé à développer « à tout prix » les leviers permettant de rendre les exploitations plus résilientes au changement climatique. « Je pense en particulier aux mesures de protection : les tours antigel, l’aspersion avec des petites retenues qui doivent être faites dans un cadre consensuel », a étayé le Premier ministre. Il a appelé à « amplifier les efforts de recherche et d’innovation, par exemple pour promouvoir des variétés avec une floraison plus tardive pour être mieux protégé des épisodes de gel ». Enfin, « chaque filière, à l’image de la viticulture, doit adopter un plan d’adaptation au changement climatique », a conclu Jean Castex dans son intervention partagée sur Twitter.
Au lendemain de ces annonces, le réseau des chambres d’agriculture (APCA) a salué le signal positif envoyé par le gouvernement. Tout en rappelant l’importance de la réforme de la gestion des risques, l’APCA promet, dans un communiqué du 6 avril, d’être « aux côtés des agriculteurs pour les conseiller et les assister dans la mise en œuvre des dispositifs de soutien », tel le fonds d’aide d’urgence.
Un rôle décrié par la Confédération paysanne, dans un communiqué le même jour. Le syndicat pointe des « dysfonctionnements » de ce fonds déjà activé l’an passé, citant « des critères d’accès aux aides variables d’un département à un autre » et « une distribution opaque en lien avec les chambres d’agriculture ». Elle appelle l’État à « améliorer la concertation locale » et à inclure dans le plan d’aides un certain nombre de fermes laissées sur la touche à la suite du gel de 2021.