Groupe Soufflet : Un nouvel outil pour un « débouché compétitif » des céréales à La Pallice
Les silos sont maintenant à « bord de quai ». Cela change le travail de Soufflet sur le port rochelais.
La pose de la première pierre ne date que d’octobre 2015. Même avec 6 mois de retard, les silos du groupe Soufflet dressent maintenant leur hauteur, 45m, à bord de quai. Outre des capacités nouvelles de stockage, ces silos assoient la présence du groupe sur le port rochelais. En achetant les entreprises Charriau en 1987, négociant en céréales à Marans et les silos de l’entreprise Georges et Paul Levy devenus ainsi ceux de la SOCOMAC, le but premier du groupe est la valorisation des céréales collectées dans la transformation et la malterie. S’ajoutait alors l’exportation. Jean-François Soufflet fait le calcul : 27 Mt de céréales ont été exportées depuis les silos de la Pallice depuis la reprise du groupe Soufflet. «Notre nouveau silo de la Pallice va maintenant pouvoir permettre d’exporter structurellement plus de 2 Mt par an et asseoir ainsi notre position de premier exportateur de céréales françaises.» A l’actif du groupe : 20 % des exportations françaises vers 69 pays en Afrique, au Proche et Moyen Orient, vers Cuba. Jean-François Soufflet traçait au pied des nouveaux silos, vendredi dernier, la prospective : les besoins mondiaux de céréales s’élèveraient à 3 milliards de tonnes en 2050. «Pour ce qui concerne le continent africain, continent en plein développement s’il en est et destination naturelle des céréales françaises, rien qu’en blé la consommation devrait progresser d’ici 2050 de plus de 1,5 Mt par an.» Jean-François Soufflet donne les contours : l’exportation des céréales, ce sont 8,5 Mt par an soit 3 airbus A 320 par semaine. Même s’il insistait sur le ticket d’entrée : le taux de protéines. Les new breeding technologies (sélection des plantes) contribuent à raccourcir les délais. Choses vues dans le laboratoire intégré à la réception des camions ou de trains. Cela va du test de panification, dans le pôle Bakery au centre commun des moulins ou de la branche ingrédients AIT et à celle de la boulangerie industrielle.
Massifier les flux
Les nouveaux silos Soufflet (188 000 t, 1 km de quai) peuvent, dès le lendemain de l’inauguration, charger des navires jusqu’à 80 000 t avec une cadence de 1200 t/h, toute l’année et 24h/24, dans 32 cellules des silos. Raison de plus pour alimenter, «avec les OS locaux» et élargir l’hinterland. Surtout par le fret ferroviaire que l’on aimerait porter à 30 % (15 % aujourd’hui) … 500 trains par an. Une massification sans poussière : des aspirateurs et des épurateurs sont installés tout au long du transit dans les silos ; une grue de Bolloré qui dépose le grain au fond des cales sans projection. Autre atout de ce nouveau silo : la suppression de 30 000 camions du brouettage. «Ces avancées logistiques améliorent le bilan carbone du site.» 30 M€ est le coût de ce nouveau silo construit en 2 ans et demi et emploie 32 personnes (4 de plus qu’avec l’ancien silo).
Cette présence privée sur le port de la Rochelle renforce celle du négoce sur la place. L’annonce de la fusion de Soufflet Atlantique au groupe Soufflet a été faite. Sur la filière blé, ce dernier possède 8 moulins en France et est présent sur la restauration collective. La Rochelle est une «situation privilégiée» : la façade atlantique est idéalement positionnée entre le Nord de l’Europe de l’Ouest (2 à 3 jours de navigation) à proximité de la Méditerranée (6 jours d’Alger) et la façade atlantique africaine (14 jours du Golfe de Guinée), ce qui en fait un point central dans les flux Nord-Sud. Un atout de Soufflet : la filière blé-farine-pain. Le groupe est présent en Poitou-Charentes et Vendée avec 68 points de collecte de 344 000 t de capacité de stockage.