Hausse du prix du beurre industriel : ce n’est pas du gâteau
Depuis le début de l’année, le beurre se vend à prix d’or. Les éleveurs laitiers profitent-ils de cette amélioration ? Pas du tout. Cette hausse n’est pas répercutée dans les élevages.
En début d’année, le prix du beurre industriel atteignait 4 000 €/t. Le mois dernier, il culminait à presque 7 000 €/t. « Les cotations du beurre n’ont jamais été si élevées », constate Philippe Renaudet, responsable de la section lait de la Fnsea 86.
Pendant ce temps-là, chez les boulangers et les fabricants de biscuits, on ne goûte pas trop cette tendance lourde, servie déjà depuis trop longtemps. À la Biscuiterie Augereau, basée à Saint-Benoît, dans le Vienne, la grande spécialité, c’est le Broyé du Poitou. L’entreprise familiale utilise, chaque jour, pour sa fabrication, en moyenne 600 kg de beurre. Habituellement, Frédéric Augereau le paye 3,20 € le kg. Actuellement, il doit débourser 7 €. Et pourtant, impossible de se passer de cette matière première : « C’est 80 % du coût de fabrication du Broyé ! En fin d’année dernière, on avait déjà eu du mal à être approvisionné, mais les prix étaient corrects. » Depuis, la hausse s’accentue, et la situation devient difficilement gérable. « Le prix du beurre est passé, en une semaine en septembre, de 5 000 €/t à 6 000 €/t ! » Et chaque semaine, il devient encore un peu plus difficile de s’approvisionner.