Interview de Jean-Marc Renaudeau : « Maintenir le nombre d’agriculteurs et développer la richesse produite »
Jean-Marc Renaudeau a été reconduit dans sa fonction de président de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Il fait le tour des dossiers prioritaires au cours de la mandature qui s’ouvre.
Jean-Marc Renaudeau a été reconduit dans sa fonction de président de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Il fait le tour des dossiers prioritaires au cours de la mandature qui s’ouvre.
de la chambre d’agriculture.
Vous ouvrez votre second mandat. Votre action va-t-elle s’inscrire dans la continuité ?
Les élections n’ont pas mis un terme aux dossiers qui nous occupaient hier. Nous devons accompagner les exploitations qui seront concernées par la fin des ZDS, chercher des solutions pour permettre, par le développement de la valeur ajoutée, à ces fermes de trouver un second souffle. La continuité devra s’accompagner cependant, pour un certain nombre de dossiers, d’un coup accélérateur. C’est le cas sur l’installation et la transmission.
Les chiffres ne nous laissent pas le choix. Près de 50 % des exploitants ont plus de 50 ans.
La transmission se prépare. Afin de mobiliser de jeunes candidats, la chambre d’agriculture s’investira aux côtés de l’ensemble du monde agricole. Nous devons participer à la promotion du métier en soutenant ou lançant des opérations de fermes ouvertes ; en assurant la promotion de la charte du bon voisinage initiée par la section agricultrices de la Fnsea 79 ; en sensibilisant les plus jeunes - de concert avec le point accueil installation - aux nombreuses richesses qu’offre notre métier d’agriculteur ; en assurant la mise en relation des candidats à l’installation et des cédants ; en travaillant au portage des capitaux…
Quel paysage agricole aimeriez-vous laisser au terme de ce mandat qui s’ouvre ?
Ce mandat, et Madame le Préfet nous y encourage, sera celui de la révision du projet agricole départemental. En Deux-Sèvres, l’agriculture participe activement aux dynamiques économique et sociale des territoires. Son incidence sur le paysage est réelle parce que nous avons investi tout au long de la précédente mandature pour recréer des liens avec les collectivités, la relation de confiance qui est aujourd’hui établie doit nous permettre d’anticiper, notamment à travers les règles d’urbanisme.
Comment et avec quel programme comptez-vous tendre, au bout des six ans, à l’atteinte de ces objectifs ?
Soutenir la dynamique agricole dans le département doit avoir pour priorité le développement de la richesse qui revient aux exploitants. Dans cet objectif, la chambre d’agriculture dont le bureau arrêtera dans le détail les actions stratégiques pour les six ans à venir, lors d’un séminaire programmé les 6 et 7 mai, renforcera son action de terrain. En réaction aux nombreuses attentes qui, au cours de la campagne passée sont remontées, plusieurs pistes de travail - qui restent à confirmer - émergent. Une action, de type groupe de développement, à l’adresse des jeunes installés depuis moins cinq ans, pourrait voir le jour. Accompagnés pendant leur parcours, ils sont livrés à eux-mêmes les premières années d’activité.
L’autonomie de décision des agriculteurs est une autre priorité en faveur de laquelle l’institution doit œuvrer. Les services économie et technique seront davantage encore que par le passé, investis dans l’accompagnement des agriculteurs. Via l’animation de groupes ou sa présence sur le créneau du conseil individuel, la chambre d’agriculture, avec pour support les résultats des réseaux, renforcera son action auprès des agriculteurs soucieux de progresser.
Cette détermination vaut d’ailleurs un positionnement des chambres d’agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres dans le chantier ouvert par l’APCA, dans le cadre de la séparation du conseil et de la vente. L’obligation de deux conseils stratégiques dans une période de cinq ans semble se dessiner. Nous réfléchissons à l’organisation, aux outils qui permettraient aux chambres d’agriculture d’accompagner efficacement des agriculteurs.
Dans le programme de la liste Ja + Fnsea 79, une large place était réservée à l’amélioration de l’image de l’agriculture dans la société. La chambre va-t-elle s’engager dans ce dossier ?
Oui. C’est une tâche importante dans laquelle la chambre d’agriculture pourrait avoir un rôle fédérateur. Notre métier doit être reconnu dans sa diversité. Nous sommes des producteurs d’alimentation, mais également d’énergies. Nous sommes aussi des aménageurs du territoire. Toutes ces facettes doivent être portées à la connaissance de la société.