Assemblée générale
Investissement collectif : prendre le temps de la réflexion
La Fédération départementale des Cuma a tenu son assemblée générale vendredi 4 décembre. Le thème du jour : « circuits courts : agir collectif ».
«Travailler à plusieurs est souvent plus compliqué que travailler seul », reconnaît Vincent Durant, adhérent de la cuma de transformation de volaille du Champ du coq. « C’est plus compliqué, mais ça rend les choses possibles », précise-t-il avant de revenir sur sa propre expérience. Eleveur en Loire-Atlantique, Vincent est à la tête d’une petite exploitation de volailles plein-air.
« Seul, je n’aurais pas pu investir dans un outil aux normes. Je ne travaille pas assez de volume, argumente-il. Et surtout, lorsque l’on se lance dans un chantier d’abattage, mieux vaut être à plusieurs. »
A Plessé pour les éleveurs de volailles, comme à Niort pour les associés du magasin de producteurs Plaisirs fermiers ouvert cet été, il aura fallu du temps pour que les projets collectifs voient le jour. Jean-Philippe Bernaudeau, éleveur de porcs à Ardin, parle de six ans. Trop long trouveront certains. Une durée pourtant nécessaire aux yeux de ces témoins invités à la tribune de l’assemblée générale de la fédération des cuma. « Le projet doit mûrir », affirment-ils évoquant les sommes engagées collectivement. Respectivement 500 000 euros et
750 000 euros. « Les quatre premières années, les choses sont allées doucement. Nous avons visité beaucoup d’installations. Cette période a permis au groupe de se souder », juge l’éleveur deux-sévrien. Les futurs partenaires ont appris à se connaître. Ils ont fixé leurs objectifs individuels et collectifs. « L’essentiel est ici. Dans ces initiatives, nous dépendons les uns des autres. Il faut en avoir conscience », précise Jean-Philippe Bernaudeau.
L’action collective a de l’avenir
Dans les deux cas, la notion de groupe aura été salutaire. Réflexion partagée, définition d’un projet commun, mutualisation des coûts, association de moyens humains… Vendredi 4 décembre, à Largeasse, aucun doute n’était permis. L’action collective, fondement de l’esprit cumiste, a un avenir dans le monde agricole. Matériels, salariés, temps de travail sont déjà partagés. Les outils industriels de transformation (laiteries, abattoirs) également. Via les circuits courts, très convoités par les consommateurs, de nouvelles perspectives s’ouvrent. Petits outils de transformation et de distribution, ici et là, ouvrent la voie. A taille humaine, ils sont au service des exploitants. A Plessé, l’outil d’abattage dans lequel seuls des agriculteurs travaillent, permet une prestation à la carte. « Un service impossible ailleurs et pourtant essentiel pour nos exploitations si loin de la standardisation des produits qui aujourd’hui vaut au commerce de masse une désaffection qui profite à la vente directe », juge Vincent Durant.
2008 : des investissements records
Les Cuma ont réalisé 9 750 815 euros d’investissements. Un chiffre en augmentation de 13% par rapport à 2007 qui confère à l’exercice 2008 le titre d’exercice record. « Les évolutions dans l’agriculture développent l’intérêt du partage du matériel en cuma afin de diminuer les charges de mécanisation tout en étant plus performant dans les pratiques et les interventions», justifiait-on en tribune vendredi 4 décembre à Largeasse.