Social
A la recherche de partenaires soucieux du sort des agriculteurs en difficulté
Le 14 décembre, le Réseau d’écoute et de solidarité en agriculture tenait son assemblée générale. L’avenir est sombre. Pour poursuivre son action auprès des agriculteurs en difficultés, le Resa doit trouver de nouveaux partenaires financiers.
Ces deux dernières années, les menus fonds propres que s’était constitués le Réseau d’écoute et de solidarité en agriculture (Resa) fondent comme neige au soleil. L’exercice 2008 était déficitaire. Pour boucler l’année 2009, il manquera au bas mot 11 000 euros. Pour le président, les administrateurs et les salariés, la réalisation du prévisionnel 2010 est un vrai casse-tête. « Nous avons travaillé le poste charges. Il est réduit aux seuls frais de personnels et administratifs », présente Eric Ferré, directeur. Pour équilibrer les comptes, il faut trouver 115 000 euros. « Malheureusement nous n’y sommes pas », enrage le président François Chauveau. En perdant le marché public des fonds d’insertion perçus depuis 1992 du conseil général - « l’un des partenaires fondateurs », précise François Chauveau - le Resa perd le droit d’accès au fonds social européen. « Il n’y a pas si longtemps, chaque ligne budgétaire représentait 70 000 euros », poursuit-il.
Attachées au Resa, les organisations professionnelles agricoles, partenaires historiques, cherchent des solutions. La chambre d’agriculture a récemment voté une augmentation du budget affecté, via le Resa, au soutien des agriculteurs en difficulté. La contribution de l’organisme consulaire sera pour 2010 à hauteur de 25 000 euros. Des négociations sont en cours avec la MSA. Il est question d’un montant analogue. « Même si la volonté est présente, rien aujourd’hui n’est acté », précise François Chauveau, inquiet. Chaque année, 180 à 200 exploitants trouvent au Resa un soutien, un accompagnement leur permettant de faire face aux difficultés économiques et/ou sociales qui les bousculent (lire Agri79 du 27 novembre).
« La chute des revenus agricoles constatée en 2009, - 32 %, annonce des mois difficiles. Nous ne pouvons nous résigner. Les agriculteurs qui rencontrent des difficultés ont besoin des services du Resa », insiste le responsable décidé à croire que « le conseil général restera en 2010, comme en 1991 lors de la création du Resa, concerné par le sort des agriculteurs qui occupent, dynamisent, entretiennent le territoire départemental ».
Application de la procédure des marchés publics
Lundi 14 décembre, Jean-Claude Mazin, co-président de la commission agriculture, tourisme et environnement, au conseil général, participait aux travaux statutaires du Resa. Sans fermer la porte des discussions, il rappelait la procédure des marchés publics qui s’applique désormais, y compris au domaine de l’aide sociale. « Contrairement au passé, vous n’êtes plus les seuls à répondre à cet appel d'offres », constatait-il. Un argument qui fait réagir les participants à l’assemblée générale qui demandent « que des évaluations qualitatives du travail effectué soient réalisées. Lorsqu’il est question d’accompagnement de familles dans la difficulté, seul le résultat compte ».