L’ACPEL poursuit ses expérimentations
Lors de son assemblée générale téléphonique le 8 avril, l’association est revenue sur les différents essais qu’elle mène ou auxquels elle collabore.
L’Association collaborative de production d’expérimentations et de références légumières (ACPEL) a organisé le 8 avril son assemblée générale, transformée pour l’occasion en réunion téléphonique. Malgré ce format inédit, la réunion s’est déroulée comme de coutume, avec en premier lieu la lecture du rapport moral par le président Tony Thibault. Celui-ci est revenu sur le financement des actions, compliqué ces dernières années par la baisse des apports publics, même si les collectivités régionales et départementales continuent à soutenir des projets. L’association explore d’autres pistes utilisant ses compétences. « Le travail entrepris ces dernières années a commencé à porter ses fruits, et de nouveaux financements ont été obtenus par notre structure », a-t-il annoncé. L’ACPEL s’est ainsi impliquée dans des « projets multi-partenariaux et d’envergure nationale », à l’image de Synergies sur la maîtrise des fusarioses ou de Melvaresi pour la protection des melons, mais aussi dans des actions locales et ciblées. « Je pense particulièrement à Eau17 », a déclaré Tony Thibault, « avec des travaux sur les engrais verts et les couverts végétaux. » L’association est aussi impliquée dans l’animation et la rédaction de trois éditions du BSV : pommes de terre, maraîchage et melon nord Nouvelle-Aquitaine. Par ailleurs, la structure a aussi accru ses participations professionnelles et ses prestations de service.
Un programme sur les plantes répulsives
Le cœur du travail de l’ACPEL, les expérimentations, a été présenté aux participants par le responsable de la structure David Bouvard. En 2019, 13 actions ont été menées, sur 18 exploitations de l’ex-région Poitou-Charentes. Des essais variétaux ont eu lieu sur les pommes de terre et melons. Pour les premières, le comportement agronomique, qualitatif et la résistance de variétés primeurs ont été évalués à l’occasion d’essais menés sur l’île de Ré, au Bois-Plage-en-Ré et à La Couarde-sur-Mer. Une autre étude qualitative, sur des variétés destinées aux circuits courts, et portant notamment sur la résistance au mildiou, s’est déroulée à Vendeuvre-du-Poitou (86). Sur les melons, les tests ont été menés avec les sociétés Soldive à Craon (86) et Médis, mais aussi avec Rouge-Gorge à Cuhon (86). Certains de ces essais se poursuivront l’an prochain, et un autre sera lancé sur des melons de plein champ destinés aux circuits courts.Des travaux sur la protection des cultures ou la réduction des traitements ont aussi été menés. Ainsi, la lutte contre les principales maladies du melon, à savoir sclérotinia, bactériose et mildiou, était au centre de trois tests menés à St-Germain-de-Marencennes et St-Gervais-les-Trois-Clochers (86). Pour les pommes de terre, des exploitations de l’île de Ré ont accueilli quatre expérimentations s’intéressant aux méthodes alternatives employables contre le rhizoctone brun et les nématodes à kystes.
L’ACPEL va également participer au projet Repulse du programme Casdar (Compte d’affection spécial au développement agricole et rural) afin d’étudier la protection de cultures légumières contre les thrips, les pucerons et les mouches à l’aide de plantes répulsives. Dans un premier temps, les travaux se dérouleront en laboratoire pour identifier les végétaux et comprendre leur fonctionnement. « Notre participation sur le terrain ne commencera vraiment qu’en 2022 », indique David Bouvard. Pour cet essai comme pour les autres, les participants seront invités à partager leur expérience. « On essaie de demander de plus en plus aux agriculteurs de témoigner sur les techniques », explique le responsable de la structure. Quand il s’agit de diffuser les connaissances, « la parole des producteurs est souvent plus importante que celle des techniciens… »